DISTRUZIONE – Endogena
Il y a quelques mois à peine, l’ami François Becquart avait sérieusement fissuré l’émail de nos molaires en nous balançant à la face une dithyrambique chronique de l’album « Distruzione« du groupe italien Distruzione. Notre estimé collègue nous avait fait saliver en nous dévoilant la recette épicée du ‘Death Metal parmesan’ et en avait profité pour nous sortir de l’ignorance crasse qui nous caractérise en nous offrant le récit détaillé des aventures de ce groupe culte méconnu en nos contrées. Un point particulier de la savante prose de notre érudit (NDR : celui où il présentait « Endogena », le premier opus quintette sorti en 1996, comme l’un des piliers de la scène Death italienne de la fin des Nineties) avait piqué notre curiosité et généré en nous l’envie pressante d’y jeter une oreille. Cependant, nous avions été contraints de renoncer à nos bruyants désirs puisque, comme beaucoup d’albums cultes de la scène underground, « Endogena » était absolument introuvable.
Par chance, le label italien Jolly Roger Records, qui s’est spécialisé dans la publication exclusive de riffs musclés produits par ses compatriotes, nous offre aujourd’hui une nouvelle chance de satisfaire nos envies primaires en rééditant la cultissime plaque en version CD remastérisée et, pour la première fois depuis sa publication originale, au format vinyle.
Nous vous conseillons fortement de profiter de petite minute de répit qu’offre la sombre introduction semi-symphonique de « Senza Futuro » avant de vous plonger dans l’abyme sonore viscéral qui constitue la trame d’« Endogena ». En 1996, le Death Metal primitif de Distruzione empruntait encore beaucoup à l’antique Thrash Metal Noir de Celtic Frost, Sodom, Hellhammer et consorts. Le groupe vomissait avec art un amas de riffs gras, primaires et rapides, entrecoupés de solos brefs et véloces et soulignés par des vocaux hargneux (mais pas tout à fait extrêmes) qui évoquaient à la fois les borborygmes méphistophéliques émis par Tom Warrior à l’apogée de Celtic Frost et les incantations graveleuses régurgitées par Peter Steele alors qu’il menait encore sa horde Carnivore.
Pour conclure, nous ajouterons au crédit de Distruzione que si sa musique suivait très rigoureusement (à l’époque) les préceptes enseignés par la ‘Vieille École du Metal de la Mort’, il était quand même parvenu à apporter un léger parfum d’exotisme à l’odeur putride inhérente au genre en éructant ses lyrics haineux dans la langue mélodieuse de La Cicciolina.
L’album (36’00) :
- Senza Futuro (3’35)
- Delirio Interiore (3’50)
- Ossessioni Funebri (4’20)
- Divina Salvezza (5’40)
- Ombre Dell’Anima (5’20)
- Omicidio Rituale (4’45)
- Diabolus InMusica (2’25)
- Agonia (6’05)
Le groupe :
- Devid Roncai : Chant
- Dimitri Corradini : Basse
- Massimiliano Falleri : Guitare
- Alberto Santini : Guitare
- Ettore Le Moli : Batterie
Pays: IT
Jolly Roger Records
Sortie: 2016/04/01 (réédition, original 1996)