ENTOMBED A.D. – Dead dawn

Laissés en plan par leur guitariste Alex Hellid, parti avec la propriété légale du nom d’Entombed en 2013, les membres restants du célèbre groupe death suédois se sont vengés en recréant Entombed A.D.. Et si aujourd’hui, le vrai propriétaire du nom Entombed est toujours silencieux, le gang de Lars-Göran Petrov (chant), Nico Elgstrand (guitare), Victor Brandt (basse) et Olle Dahlstedt (batterie) a assouvi sa vengeance en sortant avec brio un premier album, « Back to the front«  (2014), puis ce deuxième album « Dead dawn » qui fait aujourd’hui l’objet de notre tendre attention.

Quand on évoque Entombed, on pense immanquablement à une violence musicale éclairée qui s’est parfaitement incarnée dans des albums de légende comme « Left hand Path » (1990), « Clandestine » (1991), « Wolferine » (1993) ou « DCLXVI: To ride shoot straight and speak the truth » (1997). Le death metal avait ici un de ses groupes les plus brutaux et les plus intéressants.

Avec Entombed A.D., il n’y a en aucune façon la moindre honte à avoir par rapport au passé car cette nouvelle incarnation d’Entombed maintient haut et fort la grandeur du death old school qui a fait la réputation des Suédois. On avait déjà eu l’occasion de s’en rendre compte avec le précédent album « Back to the front » et on continue à boire du petit lait à l’écoute de ce nouveau « Dead dawn » qui facture l’apocalypse au prix de gros.

Les bonnes fées se sont effectivement penchées sur le nouveau monstre qui sort des hauts fourneaux. Enrichi d’une pochette dessinée par Erik Danielsson (Watain), l’album a été produit par Tom Van Heersch et Jacob Hellner des studios Big Island Sound de Stockholm, ainsi que par Nico Elgstrand lui-même, la mastérisation étant signée Svante Forsbäck. Côté compositions, on a affaire à de la déchirure de tympans non-remboursée par les assurances sociales. Les hommes d’Entombed A.D. ont concocté de nouveaux morceaux massifs et effrayants à souhait.

L’assaut démarre au galop avec les rythmiques speed de « Midas in reverse », histoire de marquer le territoire. Entombed A.D. distille ensuite une série d’ambiances qui mettent toujours la rage et l’effroi en évidence. « Dead dawn » accumule les plaques de fonte pour nous les mettre sur la tronche sans ménagement. « Down to Mars to ride » débute sur une fausse atmosphère tranquille en quarte augmentée avant de déchaîner le feu infernal. On reste aplati sous les riffs de cyclope de « As the world fell » avant de se dégager et d’être propulsé dans la course sauvage de « Total death ». Une once de mélodie ne vient cependant pas gâcher les ambiances torrides de « The winner has lost », mais les énormes riffs sautillants de « Silent assassin » déboulent pour ravager efficacement la cervelle. La sortie de crise est pour bientôt mais il faudra d’abord passer par les peurs et les angoisses suscitées par « Hubris fall » et les déflagrations nucléaires de « Black survival ». Les auditeurs encore vivants sont alors accueilli par les tons épiques et impériaux de « Not what is seems » en guise de final.

Entombed A.D. signe ici un album dans la parfaite continuation de son premier opus. Peut-être moins diversifié que son prédécesseur, ce « Dead dawn » n’en demeure pas moins impressionnant et confirme l’excellente forme retrouvée par le groupe après les péripéties de 2013. Entombed A.D. est Entombed dans l’esprit et sa puissance est sans fin.

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2016/02/26