AKKERMAN, Jan – Jan Akkerman
Voici une réédition signée Esoteric Recordings qui plaira aux amateurs de guitare virtuose et de jazz fusion à tendance funky. On trouve effectivement tout cela dans cet album éponyme de Jan Akkerman, sorti en 1977 et qui figure en sixième position dans la discographie du guitariste néerlandais. « Jan Akkerman » est le deuxième album à être réédité chez Esoteric, après le tout premier album « Talent for sale« (1968).
Entre 1968 et 1977, Jan Akkerman a eu une vie active et a gravi les échelons qui mènent vers l’excellence. Né fin 1946 à Amsterdam, il a fait ses premières armes dans des formations comme Johnny & His Cellar Rockers ou The Hunters avant de devenir fameux grâce à sa participation à Brainbox et surtout à Focus, un des groupes bataves les plus populaires des années 70, avec Golden Earring et Shocking Blue.
Akkerman quitte Focus en février 1976 et opte pour une carrière solo. Il a déjà quelques albums à son actif, réalisés du temps de Focus (« Profile », « Guitar for sale », « Tabernakel », sortis en 1972-73) mais cette fois, il se met définitivement à son compte. Après avoir décroché un contrat chez Atlantic/Warner, Akkerman entre dans une période de jams et d’écriture de morceaux qui vont figurer sur deux albums, « Eli » (1976) et « Jan Akkerman » (1977).
Les origines de ces albums remontent à mai 1975, quand Jan Akkerman jamme aux côtés de Pierre van der Linden (batterie) et des claviéristes Jasper van ‘t Hof et Joachim Kühn. Ces séances vont aboutir à l’écriture des morceaux « Crackers », « Gate to Europe », « Skydancer » et « Night player ». Puis Akkerman part à Los Angeles un mois plus tard travailler plus profondément sur « Crackers » avec son groupe Focus (qu’il n’a pas encore quitté) ainsi que James Jamerson, un bassiste de la Motown. Finalement, c’est à l’été 1976 que Jan Akkerman complète l’enregistrement de plusieurs titres en compagnie de Cees van der Laarse (basse) et Rick van der Linden (batterie). L’album « Eli » est le premier à sortir peu après.
« Jan Akkerman », encore appelé l’album à la guitare dans le lit, est finalisé au printemps 1977, lorsque Jan Akkerman retourne aux studios Soundpush à Blaricum aux Pays-Bas, avec Cees van der Laarse, Joachim Kühn, Bruno Castelucci (batterie) et Neppie Noya (percussions). Sorti le 26 septembre 1977, cet album est un petit chef-d’œuvre de jazz fusion mâtiné de funk, une sorte de transition judicieuse entre le rock progressif finissant et le funky en approche à la fin des années 1970. Le style extrêmement fluide et technique de Jan Akkerman brille sur des morceaux de bravoure comme « Crackers », l’impressionnant « Angel watch » (dix minutes de funk instrumental dégoulinant de solos de guitare ou de claviers), le tranquille et langoureux « Pavane », un « Streetwalker » taillé pour les bars lounge pour gens chics, un « Skydancer » velouté et vivifiant, un « Floatin' » très jazz rock ou un « Gate to Europe » aux allures espagnoles. Un orchestre de cordes est utilisé pour donner davantage de volume aux morceaux et c’est le musicien Michael Gibbs qui écrit des arrangements qui sont enregistrés aux Morgan Studios de Londres, sous la direction de Roger Webb.
L’album « Jan Akkerman » connaît un joli succès lors de sa sortie et devient une des plus solides réalisations de la carrière solo de Jan Akkerman. Le disque est récompensé de l’Edison Award du meilleur album instrumental en septembre 1978. Cet album a fait l’objet de plusieurs rééditions au cours du temps et celle d’Esoteric Recordings vient faire autorité avec un remastering très bien fait et l’ajout de la version single de « Crackers » (un peu plus courte) en bonus. Cet album est à posséder pour tous les amateurs éclairés de jazz fusion.
Pays: NL
Esoteric Recordings WECLEC 2525
Sortie: 2016/01/29 (réédition, original 1977)