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BRING ON THE BLOODSHED – Amongst the ruins

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« Direct dans ta poire, plus brutal qu’un spartiate, plus lourd qu’un bulldozer, plus bruyant qu’une tronçonneuse »… C’est avec ces mots délicats que se définit Bring On The Blooshed sur sa page Facebook. Au moins, ça a le mérite d’être clair et précis. Et en plus, c’est vrai, il suffit de se mettre leur deuxième album « Amongst the ruins » entre les oreilles pour se rendre compte que ce groupe néerlandais déjeune de deux bâtons de dynamite chaque matin et verse quelques gouttes de plutonium dans son café avant de se rendre à son local de répétition. Car le crédo de Bring On The Bloodshed, c’est le hardcore impitoyable entièrement plongé dans un bain de métal en fusion.

Nous sommes à Haarlem en 2008. La ville fleurie ne sait pas encore que ses célèbres plantations de tulipes sont menacées par le bruit venimeux mis au point par Bring On The Bloodshed, qui vient de se former et oriente déjà ses travaux vers le hardcore le plus irréductible. Stabilisé en 2010 autour de Rogier (chant), Thijs (batterie), Maggy (basse), Tobi (guitare) et David (guitare), le groupe commet une première galette en plomb fondu qui a pour nom « Dark clouds ». Le disque sort en 2013 et attire l’attention de la faune locale, tant du point de vue des auditeurs que de la critique underground.

Sur cette base, Bring On The Bloodshed profite de sa réputation naissante pour tourner dans tous les endroits où on veut bien de lui. Il écume les Pays-Bas, bien sûr, mais s’infiltre également jusqu’au Royaume-Uni et joue en première partie de Hatebreed, Sworn Enemy, First Blood, The Acacia Strain ou Thy Art Is Murder.

Fort de son expérience acquise sur les routes, le quintet vient apporter cette année son deuxième opus, un « Amongst the ruins » qui porte bien son nom puisque c’est parmi les ruines que l’on pourrait bien se retrouver après écoute de l’album. Une charge de mammouths sans précédent est déclenchée dès les deux premiers morceaux « Redemption » et « We are the fearless ». Nous faisons immédiatement connaissance avec le chant de cerbère sous caféine de Rogier, qui aboie ses textes avec l’appui sans faille d’une section rythmique qui semble sortir d’un haut-fourneau. Les guitares montent quant à elles un mur sonore digne de la grande muraille de Chine et aplatissent tout sur leur passage.

Après ce premier choc, le marteau pilon qui nous est passé dessus revient dans l’autre sens, comme un balancier maudit, pour larguer un « Into the labyrinth » et un « Bleed to death » d’une rare sauvagerie, recélant des changements de tempos qui glacent le sang. Une petite minute de discours apocalyptique (« Bitterness of my soul ») sert à calmer les esprits et reprendre son souffle, histoire de supporter la seconde vague d’assaut qui se manifeste avec le pesant « Ashes », un « When all hope dies » hyper-thrash, un « In the hands of Judas » chouravé dans les fonds de tiroir de Slayer et un « Pain to come » qui termine l’album sous une marche d’airain de robots métalliques géants.

Il n’y a plus qu’à ramasser les morceaux, faire des petits tas avec les restes de sa chambre ou de sa maison, éliminer la poussière de ciment de sa chevelure, recoudre son tee-shirt, recoller ses baskets et partir dans le grand monde pour annoncer à tous que Bring On The Bloodshed est la grosse sensation hardcore qui s’apprête à secouer les Pays-Bas et les pays environnants si ces furieux daignent bien sortir de leurs frontières.

Pays: NL
Nocturlabium Records
Sortie: 2016/01/30

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