W.A.S.P. – Golgotha
La maison W.A.S.P. a été fondée il y a déjà plus de 33 ans et, bien qu’elle ne repose plus que sur l’un de ses piliers d’origine, elle tient encore fièrement debout ! C’est en tout cas l’impression que donne « Golgotha », sa dernière livraison discographique.
Pourtant, elle n’aura pas été facile à produire cette nouvelle plaque argentée. Les nombreux soucis de santé du père Lawless (NDR : à près de 60 berges, le gaillard devrait penser à se ménager), la recherche d’un nouveau label (NDR : c’est Napalm Records qui rafle la mise), une longue tournée célébrant le 30ème anniversaire du groupe, d’autres concerts encore (NDR : rien que chez nous, deux visites déjà cette année à l’Alcatraz et au Kreun) et, semble t’il, de nombreux détours par l’église du village (NDR : Blackie a redécouvert la religion et se présente comme un ‘Born Again Christian’), etc. : les raisons évoquées pour expliquer le délai de six ans qui sépare la sortie de « Golgotha » de celle de « Babylon », son prédécesseur, sont aussi diverses que nombreuses. Peu importe après tout. L’album est là et il est plutôt bon, c’est tout ce qui compte.
Bien sur, comme c’est souvent le cas pour un groupe qui a une telle longévité et une discographie aussi conséquente (NDR : quinze albums studio, tout de même), on a parfois une impression de ‘déjà entendu’ en posant l’oreille sur « Golgotha » ; mais pas au point que cela en devienne dérangeant. Interrogé sur son nouvel opus dans la bio fournie par Napalm Records, Blackie Lawless explique que ‘s’il fait ressortir quelques influences eighties et nineties, « Golgotha » est surtout un album très seventies’. Cependant, hormis les quelques sonorités (imitation?) orgue Hammond disséminées ça et là sur la plaque, nous n’y avons pas retrouvé grand chose de très typique de cette époque.
La voix typée et immédiatement reconnaissable de Blackie Lawless nous autorise à sortir une platitude du genre ‘ W.A.S.P. fait du W.A.S.P.. Sur « Golgotha », le mélange du ‘Party Hard Rock’n’Roll’ des eighties et de ce Heavy Metal plus consistant auquel s’était adonné le groupe au début des années 90 est plutôt homogène. Cependant, si les titres les plus ‘rock’n’roll’ (« Scream », « Golgotha », « Shotgun », « Falling Under », etc.) sont franchement réussis, la palme de l’excellence revient sans conteste aux compositions les plus ‘calmes’ ; les ‘semi-ballades’ que sont « Miss You » ou l’éponyme « Golgotha » nous font carrément frissonner de plaisir. L’émotion suscitée par les vocaux bouleversants de Lawless rivalise d’intensité avec celle que nous procurent les solos de guitares magiques déclinés par l’impressionnant Doug Blair. Renaissance chrétienne oblige, le discours a un peu changé. Du ‘I Fuck Like A Beast’ de 1984, nous passons à un ‘Jesus I Need You Now’ déclamé avec conviction. Seul le single « Last Runaway », qui aurait presque pu figurer sur l’album « New Jersey » de Bon Jovi, vient atténuer la qualité de cet excellent album.
« Golgotha » n’est probablement le meilleur album de W.A.S.P.. Cependant, il contient (à notre humble avis) quelques unes des plus belles compositions de Blackie Lawless. L’inspiration divine, probablement. Ou pas ?
L’album (54’12) :
- Scream (4’55)
- Last Runaway (5’19)
- Shotgun (6’07)
- Miss you (7’40)
- Fallen Under (4’56)
- Slaves Of The New World Order (7’44)
- Eyes Of My Maker (5’00)
- Hero Of The World (4’51)
- Golgotha (7’36)
Le groupe :
- Blackie Lawless : Chant, Guitare, Claviers
- Douglas Blair : Guitare Lead, Chant
- Mike Duda : Basse
- Michael Dupke : Batterie (session)
Pays: US
Napalm Records NPR 600 DP
Sortie: 2015/10/02