LEG, James – Below The Belt
Le label Alive Naturalsound Records (NDR : distribué chez nous par Sonic Rendevous) semble s’être donné pour mission de prouver au monde que le Rock américain n’était pas encore tout à fait soumis aux règles de formatage et de standardisation que lui impose l’industrie musicale moderne. C’est en tout cas l’impression que donnent les quelques galettes de sa production qui ont été soumises à notre oreille béate. Du blues rock festif des Bloodhounds, au Boogie Blues graisseux d’Handsome Jack, en passant par le Rock Psychédélique envoutant de Radio Moscow et le Classic Rock jubilatoire de Mount Carmel, chaque album que nous avons reçus du label californien (par l’intermédiaire de son distributeur néerlandais) était aussi jouissif qu’original. « Below The Belt », le second opus solo de James Leg, ne fait pas exception à cette règle.
James Leg, alias ‘le Reverend James Leg’ ou encore John Wesley Myers (si vous préférez l’appeler par son nom de baptême) est un claviériste / chanteur né au Texas en 1983. Fils de pasteur, il est bercé depuis sa tendre enfance au son du Gospel, du Blues et de l’orgue d’église. Après avoir fait ses classes au sein du groupe Punk/Garage/Blues The Immortal Lee County Killers, il forme les Black Diamond Heavies avec lesquels il met trois albums en boite. Un premier voyage en solitaire intitulé « Solitary Pleasures » voit le jour en 2011. « Below The Belt », son nouvel effort solo est disponible chez Alive Naturalsound depuis le 4 septembre.
Il n’est pas franchement facile de coller une étiquette sur la musique de James Leg. Son label la qualifie de ‘Punk-ass’ Blues. Faute de mieux, nous ferons de même. « Below The Belt » est un patchwork velu de compositions bigarrées au sein desquelles les seuls point communs sont les claviers vintage du pasteur Leg (NDR : Piano, Orgue Hammond et Fender Rhodes), sa voix rocailleuse bonifiée par l’usage (que l’on imagine intensif) du Whiskey, du Bourbon et de la Tequila et son goût prononcé pour les atmosphères de l’Amérique profonde. James Leg explore tous les registres : guitare blues distordue et ambiance sudiste pour « Dirty South » ; trompette Mariachi et atmosphère lugubre digne de Screamin’ Jay Hawkins pour « Casa Del Fuego » ; harmonica et chœurs Gospel pour « Up Above My Head » (NDR : une reprise de la chanteuse afro-américaine Sister Rosetta Tharpe (1915-1973) qui, selon Wikipédia aurait joué un rôle prépondérant dans la création du Rock’n’roll puisqu’elle fut la première à mêler le Gospel et le Blues à des rythmes Rock’n’roll) ; piano à la Fats Domino pour « Drink It Away », garage punk psychédélique sale et envoutant sur « Glass Jaw » ; racolage de crooner lubrique sur « October 3rd » ; aucun style ne fait peur à James Leg ! La preuve, il va même jusqu’à proposer une relecture étrange et inattendue (mais plutôt réussie) du titre « A Forest » des Cures.
« Below The Belt » est un album varié et envoutant, mais aussi sale et burné, à tester si vous aimez le Blues poisseux, les claviers vintage et tout ce qui fait du bien sous la ceinture !
L’album (36′) :
- Dirty South (3’05)
- Casa De Fuego (3’23)
- Up Above My Head (2’30)
- Drink It Away (3’59)
- October 3rd (3’26)
- Glass Jaw (3’38)
- Can’t Stop Thinkin’ About It (3’46)
- A Forest (4’56)
- Disappearing (3’19)
- What More (4’44)
Le groupe :
- James Leg : Piano, Orgue Hammond, Rhodes, Basse, Percussions, Chant
- Paul Brumm : Basse
- Johnny Walker : Guitare, Harmonica
- Andy Jody : Batterie
- Beth Harris : Chœurs
- Kristen Kreft : Chœurs
- Leo Murcia : Trombone
- Jim Diamond : Basse
- Frederik Joe Evans IV : Guitare
- Sylvia Mitchell : Violon, Viole
Pays: US
Alive Naturalsound Records 0173-2
Sortie: 2015/09/04