THRASHBACK – Night Of The Sacrifice
C’est la guerre ! Détruire cet album ! Le lacérer à coups de canif et jeter ses restes aux caniches. L’atomiser ! Le mitrailler ! Le calciner ! Ou, pour utiliser les armes auxquelles j’ai accès, le chroniquer et lui donner une note inférieure à celle que j’aurais collée sur la plaque nauséabonde du premier gang Métalcore venu. « Mais pourquoi tant de haine ? », direz-vous. Eh bien, blâmez une toile mondiale un peu trop permissive qui permet à la première andouille venue se cacher derrière un pseudo aussi peu approprié que ‘Sniper’ pour affirmer que « Night Of The Sacrifice », le second album des thrashers parisiens de Thrashback est (je cite) « Supérieur, sans problème » à la brillante plaque de nos Evil Invaders nationaux. Ajoutez à cela le fait qu’enhardi par une fougue chauvine inappropriée, le fransquillon va jusqu’à oser une infecte métaphore sportive : « 1- 0 pour la France « .
Comme tout inconditionnel de nos héros nationaux qui se respecte, je n’ai qu’une alternative : la haine. Totale et sans compromis. Problème(s) : j’adore Thrashback et je voue un culte quasi-religieux à la production sonore du label Emanes Metal Records. Fin 2013, j’ai pris un pied énorme en m’envoyant « Possessed By Thrash« (le premier opus de Thrashback) dans les esgourdes et, avec la meilleure volonté du monde, je ne parviens pas à détester ce « Night Of The Sacrifice » qui est, à mon grand regret, plus jouissif encore que son prédécesseur.
Comment haïr ce « Let There Be Thrash » d’introduction et son riff si tranchant qu’il rouvre les premières blessures Thrash Métalliques que nous avaient infligées les « Whiplash » et « Metal Militia » de qui vous savez ? Comment abhorrer le furieux triptyque « Endless War » / « Night Of The Sacrifice » / « Under The Hammer » qui, en combinant une ‘leçon de violence’ et un ‘fabuleux désastre’, nous remémore que le ‘Big Four’ aurait été un ‘Big Five’ si le sort n’en avait décidé autrement ? Comment mépriser ce « Burning Of Atlanta », exhumé de l’antique cassette démo « Looking Death In The Face », vendue sous le comptoir en 1985 par les thrashers yankees de Whiplash et sur lequel Mister Tony Portaro, en personne, revient titiller la six-cordes ? Comment maudire les trois lettres mortelles de « D.I.E. « , qui, avec une hargne véloce, évoquent d’autres lettres d’un alphabet que nous chérissons : S.O.D., M.O.D ? Comment ne pas se délecter de ce « 1888 (Jack The Ripper) », si ancré dans ses racines Heavy Métalliques qu’il pourrait avoir été extrait des saints écrits des prophètes que furent Saxon et Accept ?
Vous l’aurez compris, je suis confronté à un cruel dilemme : faire fi de la propagande franco-française du vil Sniper ou faire savoir aux grandes puissances mondiales que l’on ne s’attaque pas impunément à notre patrimoine national ?
Je ferai donc un exemple, en sanctionnant d’un 9/10 cette plaque qui, en temps de paix, aurait bien mérité une note maximale. « 1- 0 pour la Belgique « . Balle au centre !
L’album (36’33) :
- Let There Be Thrash (1’23)
- Endless War (3’18)
- Night Of The Sacrifice (4’50)
- Under The Hammer (4’25)
- The Burning Of Atlanta (cover Whiplash) (5’06)
- Abused (3’47)
- Rest In Peace (1’25)
- D.I.E. (1’03)
- 1888 (Jack The Ripper) (4’00)
- Maniac (3’32)
- (We Are) The Thrash Crew (3’44)
Le groupe :
- Fabien ‘Speed’ Cortiana : Batterie, Chant
- Didier ‘le Gorg’ Latour : Basse
- Freddy Bouteloup : Guitares
Pays: FR
EMANES METAL RECORDS – METAL055
Sortie: 2015/02/16
