GODGORY – Resurrection

Metal Mind Productions s’est lancé dans une véritable croisade de réhabilitation d’albums (presque) oubliés issus du back catalogue de Nuclear Blast. Quelques dizaines de CD, dont le seul point commun semble être d’avoir été injustement (ou pas?) oubliés par le destin, ont déjà bénéficié de cette seconde chance ‘Made In Poland’ par le biais d’une réédition format digipak, CD ‘Or’, limitée à 2000 exemplaires numérotés. L’album « Resurrection » de Godgory est l’un des derniers à avoir subi ce lifting salvateur. Sorti à l’origine en 1999, il était le troisième des quatre opus publiés par ce groupe suédois relativement atypique disparu corps et bien en 2004.

Atypique, Godgory l’était surtout au niveau du line-up car il n’était, en principe, constitué que par deux musiciens : le vocaliste Matte Andersson et le batteur Erik Anderssson. Contrairement à ce qu’aurait pu faire croire leur patronyme identique, ces derniers n’avaient aucun ancêtre en commun. Basé dans la ville de Karlstad, Godgory avait pourtant débuté en 1992 sous la forme d’un quintette. Après un début de carrière consacré aux reprises de standards du Death Métal (Napalm Death, Entombed, Unleashed, etc.), le groupe avait commencé à écrire ses propres titres et avait enregistré deux albums (« Sea Of Dreams » et « Shadow’s Dance » au studio Unisound de Dan Swanö. En 2007 Matte et Erik avaient exigé que tous les membres du groupe se montrent impliqués à 100%. Leurs compagnons de route avaient préféré se retirer plutôt que d’abandonner leurs activités au sein de la formation Métal Progressive World Of Silence. Sans cordes, Godgory était au point mort. Ceci était plutôt ennuyeux puisque Nuclear Blast se montrait vraiment intéressé par la publication d’un nouvel album du groupe. Restant sur leurs positions, les Andersson avaient dû trouver un faux-fuyant afin de pouvoir satisfaire rapidement les demandes du label allemand. Ils s’étaient donc résignés à réengager les ex-membres du groupe en leur conférent le statut de ‘musiciens de session’.

Cette situation atypique (NDR : et un peu ridicule, if faut bien l’avouer) ne nuit pas vraiment à la qualité de la musique. Avec « Resurrection », Godgory propose un amalgame cohérent de genres musicaux variés mais complémentaires. Les ingrédients de base sont le Doom/Death, le Death Mélodique, le Gothique et le Progressif. Lorsque les growls caverneux de Matte Andersson ne font pas la loi, ils laissent le champs libre à des vocaux susurrés, plus déclamés que chantés et qui s’avèrent un peu rébarbatifs à la longue. Le tempo est généralement plombé et pachydermique, mais le groupe s’autorise quelques excès de vitesse qui rappellent que Karlstad n’est qu’à deux heures de route de Göteborg (« Crimson Snow », « Collector Of Tears »). Une place relativement importante est réservée aux intermèdes de guitare acoustique et même, à quelques soli bien sentis. L’album s’écoute avec plaisir, mais ne laisse pas vraiment de souvenir impérissable. À titre personnel, l’auteur de ces lignes n’a pas apprécié la reprise dénaturée, robotique et sans âme du « Princess Of The Dawn » d’Accept, mais vous le connaissez, il est ‘légèrement’ obtus lorsque l’on touche à ses classiques.

Une résurrection sympathique donc, à défaut d’être absolument indispensable.

L’album (51’30) :

1. Resurrection (7’03)
2. Crimson Snow (3’29)
3. Adultery (6’03)
4. My Dead Dreams (3’47)
5. Death In Black (5’20)
6. Collector Of Tears (4’13)
7. Waiting For Lunacy To Find Me (6’34)
8. Princess Of The Dawn (Cover Accept) (6’52)
9. Conspiracy Of Silence (8’12)

Le groupe :

• Matte Andersson : Chant
• Erik Andersson : Batterie
• Mikael Dahlqvist : Guitares, Basse (session)
• Frederik Olsson : Vocaux récités (session)
• Thomas Heder : Claviers (session)
• Peter Nilsson : Percussion

Pays: SE
Metal Mind Productions MASS CD 1524 DG
Sortie: 2015/05/22 (réédition, original 1999)