DEER BLOOD – Devolution
Voici quatre pourvoyeurs de riffs basés en Île de France qui, si nous en croyons les quelques informations que nous avons pu glaner en fouillant la toile, n’avaient pas encore tous 18 ans (NDR : l’âge légal pour la consommation d’alcool en France) lors de la formation de leur groupe en 2011. Ceci ne les a pas empêchés de s’inspirer de la rumeur (démentie, je rassure les âmes sensibles) qui insinue que le sang de cerf est l’un des ingrédients du Jägermeister pour inventer leur patronyme. Le cervidé représenté sur la pochette de l’album « Devolution » (NDR : qui a, semble t’il, été dessiné par un tatoueur) ressemble d’ailleurs comme deux gouttes de schnaps à son cousin Germain; celui qui pose fièrement sous la croix rayonnante du logo de la célèbre liqueur teutonne.
Avouons-le d’amblée, nous avons été à deux doigts de ne pas être fan de cet album. Car avant d’avoir pu commencer à apprécier la plaque à sa juste valeur, nous avons dû venir à bout des sept longues minutes de « Bushmaster » ; un titre à rallonge et aux humeurs changeantes sur lequel le groupe semble avoir voulu en faire beaucoup trop. Vouloir allumer une bombe avec la mèche d’un pétard mouillé n’était pas, à notre humble avis, la meilleure idée de l’année 2015. D’autant que Deer Blood dispose d’une impressionnante collection d’uppercuts Thrash Métalliques qui auraient très bien pu faire l’affaire.
Les choses s’améliorent instantanément avec le Thrash à tendance ‘Old School’ de la plage éponyme. Un riff haché, une voix rageuse, une section rythmique qui incite au headbanging et un solo mémorable ; il n’en fallait pas plus pour nous inciter à réviser notre jugement. La suite de l’album est d’ailleurs absolument infectieuse. Car sans jamais réinventer la roue, Deer Blood parvient à délivrer un Thrash Métal original et accrocheur au sein duquel la vieille école (NDR : celle des Slayer, Exodus et autres Nuclear Assault) s’enrichit d’une dose de groove emprunté à Pantera et ses disciples. Au fil des écoutes, la basse virevoltante de Julien Prost se révèle être l’un des atouts majeurs du groupe. Le jeu, technique et musclé du jeune musicien, apporte à l’album une bonne partie de sa dynamique. Un album très réussi, malgré le démarrage difficile auquel nous faisions allusion. Un groupe, en tout cas, que nous aimerions beaucoup voir sur scène !
L’album (58’45) :
- Bushmaster (7’33)
- Devolution (3’32)
- Born Strong Live Youd Die Hard Born Again (4’12)
- Altar Of Lies (4’34)
- Trapped Inside (4’03)
- Open Letter Of Rage (4’04)
- Means To An End (4’27)
- War Of The Roses (4’32)
- Scared To The Bone (7’35)
- Fist Of Fury (2’46)
- Annihilation (3’06)
- Killing Engine (4’16)
- Lone Wolf (4’05)
Le groupe :
- Julien Prost : Basse
- Fabien Petit : Batterie
- Julien Doucin : Guitares
- Alexandre Bourret : Chant, Guitares
Pays: FR
Doowet Records
Sortie: 2015/02/16