TRIBULATION – The Children Of The Night
Bien qu’il soit le petit nouveau de l’écurie Century Media, Tribulation n’en est pas à son coup d’essai et ce « The Children Of The Night » fraichement sorti des presses du label teuton vient s’ajouter à une discographie qui comporte déjà une démo (« The Ascending Dead », 2005), un EP (« Putrid Rebirth », 2006) et deux albums (« The Horror », 2009 et « The Formulas Of Death », 2013).
Tribulation est un quatuor formé en 2004 à Arvika, au sud-ouest de la Suède. Très influencé, nous dit la toile, par la scène Death Métal ‘Old School’ sur ses premières réalisations, il avait évolué vers un style, toujours Death mais plus progressif, lors de l’enregistrement de son second opus « The Formulas Of Death ». « The Children Of The Night » est notre première altercation auditive avec le gang suédois et notre ignorance crasse de son passé sonore nous oblige à faire confiance aux nombreux collègues de la toile qui, mieux informés que nous, affilient le Tribulation d’avant 2015 à la scène Death Métal. La nouvelle plaque, cependant, nous semble bien éloignée de tout ce qu’ont pu produire les nombreux avatars d’Entombed, Death et Cannibal Corpse qui arpentent les allées des cimetières de la planète depuis près de trois décennies.
Il nous semble d’ailleurs assez difficile d’affilier Tribulation à une scène particulière. « The Children Of The Night » est un patchwork sonore, un assemblage de textures musicales cousues côte à côte pour former un ensemble de sensations heavy, horrifiques et mélancoliques. Les compositions piochent intelligemment dans des archives Rock et Heavy s’étalant sur plusieurs générations pour nous offrir un album original ; bigarré et pourtant franchement cohérent.
Quelques notes d’un orgue d’église plantent l’atmosphère dramatique. Sur « Strange Gateways Beckon », des guitares aux sonorités mélancoliques rappellent le style particulier de Katatonia. Quelques notes de piano y ajoutent des ambiances proches de celles du cinéma d’épouvante d’antan. Seule la voix de Johannes Andersson, plus proche à notre avis du déchirement Black que du vomissement Death, semble encore lier Tribulation à la scène extrême. Il n’y a aucune voix claire sur l’album. C’est sans doute sa seule constante. Autre changement d’ambiance avec « Mélancholia » et ses guitares turbulentes dignes d’un brulot garage rock des sixties. « In The Dreams Of The Dead » se veut plus Heavy, voire Thrash à la limite. Sur des titres tels que « Winds » ou « The Children Of The Night », l’influence Heavy mélodique d’Iron Maiden est palpable. « Strains Of Horror » explore quant à lui le côté le plus atmosphérique de Tribulation. Le titre est sublimé par les interventions d’un orgue seventies et par un solo de guitare très inspiré par Pink Floyd. Avant le final plombé de « Music From The Other », le groupe se fend encore d’un instrumental (« Cauda Pavonis ») dont la mélodie, lugubre à souhait, rappelle beaucoup le « Steven » d’Alice Cooper.
« The Children Of The Night », au final, est une franche réussite. Un album noir et envoutant, à ranger aux côtés de vos inclassables, sur la même étagère que Ghost, Opeth ou The Devil Blood.
L’album (56’27) :
- Strange Gateways Beckon (4’28)
- Melancholia (5’16)
- In The Dreams Of The Dead (5’52)
- Winds (6’51)
- Själaflykt (5’52)
- The Motherhood Of God (5’23)
- Strains Of Horror (6’14)
- Holy Libations (6’33)
- Cauda Pavonis (2’55)
- Music From The Other (7’03)
Le groupe :
- Johannes Andersson : Basse, Chant
- Adam Zaars : Guitares
- Jonathan Hultén : Guitares
- Jakob Ljungberg : Batterie
Pays: SE
Century Media
Sortie: 2015/04/20