ANGELUS APATRIDA – Hidden evolution
Voilà déjà 15 ans qu’Angelus Apatrida ravage les terres de son Espagne natale, puis les pays alentour, au service d’un thrash metal de facture historique, forgé à la façon des vieux maîtres américains des années 80. Ceux qui avaient pu se convertir à l’écoute de « Clockwork« (2010) et « The call« (2012) vont pouvoir se frotter les mains et ressortir les bouchons anti-bruit à l’annonce de la nouvelle galette du combo d’Albacete, « Hidden evolution ».
C’est le label Century Media qui poursuit l’aventure avec cet excellent groupe au métal vorace et intrépide. Le label avait grandement contribué à l’élévation d’Angelus Apatrida au niveau mondial et avait même réédité les deux premiers albums indépendants du groupe en un double CD « Evil unleashed / Give ‘em war« en 2013.
Il est donc possible – et hautement recommandé – de se procurer facilement toute la collection des disques d’Angelus Apatrida, qui signe cette année son cinquième opus sous le signe de la maturité et de la versatilité. Maturité car Guillermo Izquierdo (chant et guitare), José Izquierdo (basse), David Alvarez (guitare) et Victor Valera (batterie), n’ont jamais été aussi en maîtrise de leurs instruments et de l’écriture de leurs morceaux, élaborant sur cet album une sorte de concept tournant autour des mystères que peuvent révéler les relations entre le monde politique et la recherche scientifique. Versatilité car Angelus Apatrida navigue avec aisance entre brutalité thrash impitoyable et mélodie, ravivant la flamme de groupes comme Exodus, Helloween, Death Angel ou Raven, pour évoquer des réminiscences classiques qui ont pu inspirer le groupe.
Les frères Izquierdo et leurs sbires se sont rendus comme de coutume au studio Ultrasound de Moita au Portugal, où ils ont remis leur destin sonore entre les mains du producteur Daniel Cardoso, qui a transformé leurs notes de musique en balles traceuses en titane. Le guitariste Chris Amott (Armageddon, ex-Arch Enemy) est venu larguer un petit solo dévastateur sur « Speed of light », un des nombreux titres hyper-efficaces de cet album, qui ne compte que des tueries, en fait. Et effectivement, du speedé « Immortal » jusqu’à l’épique « Hidden evolution » de neuf minutes, Angelus Apatrida nous sort le festival métallique imparable. On remarque particulièrement l’excellent travail de la batterie et les solos de guitares ambitieux et virevoltants. Le chant évolue avec aisance entre les phases hargneuses ou plus mélodiques de l’ensemble et les grattes associent leurs jets d’acier en d’insurmontables murs de sons massifs et sauvages.
Avec un tel album, les oto-rhino-laryngologistes peuvent sortir de leurs tiroirs d’épais carnets de rendez-vous car les consultations pour tympans fracassés ne vont pas tarder à pleuvoir en Espagne et dans toute l’Europe. Les candidats à l’assourdissement avancé peuvent déjà noter la date du 13 février 2015 et le club De Klinker à Aarschot, où Angelus Apatrida viendra donner quelques leçons de sidérurgie fine dans le cadre de sa tournée européenne avec Suicidal Angels et Dr. Living Dead.
Pays: ES
Century Media
Sortie: 2015/01/19