INGESTED – The architect of extinction
Le label Century Media démarre l’année avec une flopée de nouvelles sorties métalliques qui vont réjouir les mangeurs de tôle ondulée et les incendiaires d’églises. Attendez-vous donc à une petite série de chroniques qui vont vous parler d’œuvres de grands anciens (Napalm Death, Marduk) ou de petits nouveaux (Ingested), sans parler de ceux qui sont entre les deux (The Crown, Angelus Apatrida). Mais dans tous les cas, un conseil : mettez le casque lourd, car les morceaux de ferraille vont voler bas et vite.
On démarre avec Ingested, des furieux de Manchester baptisés à l’huile de vidange et nourris à la Blédine coupée au plutonium. Le groupe se forme en 2007 et commet son premier album « Surpassing the boundaries of human suffering » en 2009, révélant un amour immodéré pour le death metal extrême, autrement dit le deathcore. Jason Evans (chant) Sean Hynes (guitare), Sam Yates (guitare), Brad Fuller (basse) et Lynn Jeffs (batterie) profitent des bonnes notes données par la presse spécialisée à ce disque pour consolider leur réputation destructrice en concert, notamment en première partie de Black Dahlia Murder sur la tournée Bonecrusher en 2010, ou dans les festivals Mountains Of Death et Ghostfest.
Vient ensuite « The surreption » en 2011, qui voit le groupe tourner un peu autour du pot, à la recherche d’un style propre. Mais sur scène, le combo est toujours une tuerie, comme en témoignent ses passages européens en compagnie de Martyr Defiled et Annotations Of An Autopsy, ou sa prestation à l’Extrem Fest 2012, où il partageait les planches avec Cannibal Corpse, Suicide Silence ou All Shall Perish.
On peut finalement avancer que c’est avec ce troisième album « The architect of extinction » qu’Ingested trouve ses bases et définit son style propre. En quarante minutes, le groupe profère dix titres saignants et ultra-violents, tenus par des riffs impitoyables et un chant d’outre-tombe hanté par une inextinguible furie. Compact sans être monotone, menaçant sans être grotesque, « The architect of extinction » est l’album de la maturité pour Ingested, qui signe ici ce qu’il a fait de mieux jusqu’à présent. Evidemment, on est dans un pur registre deathcore à la Suicide Silence ou All Shall Perish, donc plus intimement réservé à un public averti. Mais les amateurs du genre pourront se laisser aller sans crainte sur les routes dangereuses tracées par Ingested. De « The divine right of kings » jusqu’à « Rotted Eden », c’est un assaut continu mené au service du chaos et de la révolte.
Une trousse de premiers soins est donc nécessaire, surtout si l’on écoute l’album à plusieurs, car les envies d’étrangler le voisin ou de le manger ne tardent pas à surgir dès les premières minutes. Ingested est annoncé à Deinze le 13 avril. Avant d’y aller, rédigez votre testament, on ne saurait être trop prudent.
Pays: GB
Century Media
Sortie: 2015/01/12