SMITH, Neal – Killsmith & the greenfire empire
Né le 23 septembre 1947 à Akron dans l’Ohio, Neal Smith gardera une place dans l’histoire pour avoir été le batteur d’Alice Cooper à la grande période des années 1970-74. C’est en effet à cette époque qu’Alice Cooper signe ses albums classiques, « Killer », « Love it to death », « School’s out » ou encore « Billion dollar babies ». Les sbires qui servent alors les noirs desseins d’Alice Cooper s’appellent Glen Buxton (guitare), Dennis Dunaway (basse), Michael Bruce (guitare et claviers) et Neal Smith (batterie). Après la dissolution de l’Alice Cooper Band en 1975, tout ce petit monde s’égaille dans la nature. Glen Buxton meurt d’une pneumonie en 1997, Michael Bruce anime quelques projets comme Billion Dollar Babies, le Josiah-Bruce Band ou le Michael Bruce Band. Dennis Dunaway épouse la costumière d’Alice Cooper (qui est la sœur de Neal Smith) et joue dans des groupes comme Blue Coupe ou 5th Avenue Vampires. Il est aussi à la tête du Bouchard Dunaway & Smith, un groupe monté avec son beau-frère et Joe Bouchard, ancien claviériste de Blue Öyster Cult.
De son côté, Neal Smith est aussi passé par Billion Dollar Babies. Il enregistre deux albums avec un groupe appelé Cinematik et monte le projet Killsmith, dont c’est ici le troisième album. Autre fait notable le concernant : il rejoint son vieux complice Alice Cooper, tout comme Dennis Dunaway, sur l’un des derniers albums du maître du shock rock, « Welcome 2 my nightmare » (2010), qui reprend le concept du célèbre « Welcome to my nightmare », paru en 1975.
Avec Killsmith, Neal Smith est vraiment le maître à bord. Il a recours à de nombreux musiciens invités et sort des albums à un rythme régulier. Le premier, « Killsmith / Sexual savior », date de 2008. Puis c’est « Killsmith two » qui sort en 2011 et voici enfin « Killsmith and the greenfire empire ». Cet album est un album concept, présenté comme le dernier opéra rock de l’histoire. Nul ne sait en fait si un beau jour, un petit groupe obscur aura l’idée de faire un nouvel opéra rock mais bon, admettons que celui-ci est le dernier.
Ce troisième album raconte donc l’histoire d’un gamin né dans la jungle d’Amérique du Sud, qui devient au fil du temps un baron planétaire de la drogue. Il découvre la drogue ultime, le greenfire, un truc qui sème une mortelle addiction dans le monde entier. Pour contrer ces visées meurtrières, un vieil héros des commandos spéciaux, Killsmith, entre en guerre avec l’empire du mal mis en place par ce Diablo.
C’est avec Peter Catucci (basse et chant) que Neal Smith met au point cet album. Smith chante, manipule la batterie, la basse et les synthétiseurs. Une poignée d’invités participe au projet : Lady Elizabeth Dellinger (chœurs et chant), Kevin Franklin (guitare lead), Peter Hickey (claviers), Hubert Martin (chant sur « Good morning Blue Soul Land »), Joe Meo (saxophone), Rick Tedesco (guitare et chœurs) et Doug Wahlberg (guitare lead).
Le résultat est sympathique, pas forcément révolutionnaire mais dans une veine classic hard rock aux sonorités seventies. La voix lourde et rocailleuse de Neal Smith raconte cette histoire de trafiquants de drogue souvent sur des mid-tempos (« Blessings and curses », « Palacio de esmeraldas ») et l’ample production signée Smith et Catucci sonne à l’ancienne, comme quelque chose entre la fin des années 70 et le début des années 80. « Greenfire born of poison » est sans doute la chanson la plus percutante du lot, avec son mur de guitare à rythme rapide et son métal échevelé.
Chaque chanson possède en fait son climat et leur succession finit par raconter cette fameuse histoire qui fait l’objet de l’opéra rock de Neal Smith. Les compositions sont dignes d’Alice Cooper, bien que l’on puisse parier que celui-ci aurait mis le niveau créatif un peu plus haut. Mais dans l’ensemble, ce « Killsmith and the greenfire empire » se laisse agréablement écouter.
Pays: US
Kachina Records
Sortie: 2014/10/20