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TORMENTRESS – Operation Torment

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Neez, Mas, Gwen, Aniz et Tuty sont hautes comme deux pommes et demie, mais méfiez vous des apparences : elles vont royalement vous botter l’arrière train !

Ces cinq rebelles Singapouriennes, réunies depuis 2006 sous le patronyme collectif de Tormentress n’en sont pas à leur premier attentat discographique puisqu’elles ont déjà publié une démo (« Break The Barrier ») en 2008 et un MCD (« Thrashing Disorder ») l’année suivante. Il leur manquait encore un méfait de longue durée pour pouvoir prétendre à une reconnaissance internationale. C’est aujourd’hui chose faite grâce au label français Infernö Records qui, avec « Operation Torment » publie un véritable manifeste du Thrash Old School.

Les vestes en jeans bardées de patches, les t-shirts frappés des logos de Kreator et de Destruction et les ceintures-cartouchières ne laissent planer aucun doute sur le style de prédilection des furieuses donzelles ; ni d’ailleurs sur le fait que, dans les sombres ruelles de Singapour, on préfère mosher avec les primitifs teutons plutôt qu’avec les techniciens de la Bay Area. Les premières notes de la plaque viennent confirmer cette impression. Il ne faut que quelques secondes pour effectuer le voyage spatio-temporel entre l’Asie du Sud Est contemporaine et la vallée du Rhin du début des eighties. Ici, l’énergie et la fureur l’emportent sur la précision. Tuty n’est sans doute pas la plus technique des batteuses mais sa frappe rageuse provoque une irrésistible envie de taper du pied en hochant la tête. Les guitares, sales et rapides ont quelque chose du mythique EP « Sentence Of Death » de Destruction ou encore du terrifiant « Endless Pain » de Kreator (NDR : dont Tormentress reprend d’ailleurs le titre « Tormentor »). La féminité du groupe n’adoucit en rien l’affaire. Neez, la vocaliste du quintette utilise probablement le même mélange d’acide sulfurique et de vitriol qu’utilisaient Schmier, Mille Petrozza et Tom Angelripper au début de leur infernale carrière pour s’adoucir les cordes vocales. Son chant, d’une violence surprenante pour quelqu’un qui possède un aussi joli minois, constitue l’un des atouts principal de la formation.

De nombreux amputés prétendent percevoir des sensations provenant des parties disparues de leur anatomie. Incrédules comme nous le sommes, nous avons toujours douté de la véracité de cette affirmation. Nous devons aujourd’hui faire amende honorable et admettre qu’en envoyant « Operation Torment » dans nos antiques esgourdes, nous avons ressenti, à nouveau, la chaleureuse caresse de la chevelure grasse et abondante dont nous sommes privés depuis le siècle dernier. Un nouveau miracle à mettre au crédit du Thrash Métal Old School. Un album vivifiant, destiné à celles et ceux qui, comme nous, estiment que malgré ses imperfections, le Thrash de Kreator, Sodom, Destruction et consorts était bien plus envoutant au début des eighties qu’il ne l’est actuellement.

L’album (34’03) :

  1. Intro (1’02)
  2. Denied (2’10)
  3. Mutilator (2’52)
  4. Trash & Torment (4’43)
  5. The Great Oppression (3’19)
  6. Seven Feet Under (2’07)
  7. Infinite Oneness (2’27)
  8. Dead At 27 (2’50)
  9. No Remorse (3’46)
  10. Materialistic War (2’01)
  11. Why (3’31)
  12. Tormentor (3’15)

Le groupe :

  • Neez : Chant
  • Mas : Guitares
  • Gwen : Guitares
  • Aniz : Basse
  • Tuty : Batterie

Pays: SG
Infernö Records IRO24CD
Sortie: 2014/09/21

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