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SANCIOUS, David & TONE – Transformation (The Speed of Love)

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Revoilà notre artiste américain qui manie si bien la guitare et les orgues et qui nous revient, pour une seconde salve où il nous offre un grand classique du jazz-rock ! Second album solo de sa vaste carrière, David Sancious continue son chemin avec son propre groupe Tone où l’on retrouve, ses deux compères Gerald Carboy et Ernest Carter. La panoplie d’instruments s’étoffent encore un peu avec l’arrivée de l’orgue Fender Rhodes, l’orgue Yamaha ainsi que l’utilisation des cloches sur l’une des compositions. Concernant ces dernières, on en compte seulement quatre avec un long épique pour plage titulaire.

Revoici les orgues si chers au jazz, à la soul et au funk qui accompagnent une guitare subtile et une section rythmique propre au jazz-rock avec rapidement, une alternance de moments posés et d’accélérations plus proches d’une jam-session. On retrouve rapidement au sein de ce second album, le coup de patte de l’artiste avec une musique inventive bourrée de recherches et de démonstrations techniques pointues. Avant-gardiste pour son époque, David Sancious élabore en quelque sorte au milieu des seventies, ce que l’on appellera plus tard la fusion avec effectivement un melting-pot sonore frisant le psychédélisme. Les moments plus posés se rapprochent plus du romantisme, d’un Carlos Santana ou de certaines séries télévisées vintage comme Starsky et Hutch. Le second morceau commence plutôt sur un tempo propre à la Louisiane où jazz-rock et country s’entremêlent avant un nouveau dérapage sonore. Tout s’enchaine et s’accélère pour une nouvelle jam-session dantesque où batterie, guitare et basse virevoltent en tous sens. Je n’ose imaginer ce résultat sur scène qui nous ramène aux fabuleux concerts des seventies ! Pour suivre, c’est le piano classique qui nous revient sur un tempo jazz où la guitare acoustique nous fait voyager pour un moment d’apaisement. La six cordes évolue ensuite sur un solo rappelant le grand Steve Hackett, et ce, pour mieux faire jeu égal avec le piano qui est en verve depuis le début du morceau.

Place à la plage titulaire où les cloches font enfin une subtile apparition pour lancer un rock progressif bien rythmé. La fusion reste de mise car tous les instruments gardent la liberté de s’exprimer aux grès des élucubrations de nos trois musiciens. Frisant à certains moments l’expérimental, l’ombre du grand Zappa reste elle-aussi bien présente avec un trio prêt à tout pour étonner et qui, prend manifestement beaucoup de plaisir à jouer tout cela. L’alternance de tempos du premier morceau revient ici aussi avec d’un côté le soft des orgues et de l’autre, l’excitation de la section rythmique et des synthés. Prenons d’ailleurs pour exemple le travail réalisé à la basse qui force le respect de chacun vis à vis de Monsieur Gerald Carboy ! Ajoutons enfin la présence de passages purement futuristes pour l’époque qui, prouve que David était bien en avance sur son temps.

S’il est clair que cette seconde œuvre musicale d’importance nous vient du passé, elle reste malgré tout intemporelle car la fusion n’a pas d’âge. D’ailleurs elle continue d’influencer les courants musicaux d’aujourd’hui apportant richesse, recherche et inventivité. Rendons les honneurs comme il se doit à cette pièce d’anthologie qui nous présente une parfaite vitrine du jazz-rock, de la fusion et de la musique psychédélique. Respect pour la seconde fois !

Pays: US
Esoteric Recordings ECLEC 2458
Sortie: 2014/07/28 (réédition, original 1976)

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