CD/DVDChroniques

MAN – Call down the Moon

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Après avoir suspendu ses activités en 1977, le groupe gallois Man est revenu aux affaires en 1983. D’abord reformé pour les concerts, Man enregistre un nouvel album studio en 1992, « The twang dynasty ». Nous avons parlé de cet album dans une précédente chronique, à l’occasion de la réédition faite par le label Esoteric Recordings. Voici maintenant la suite de cet album, le disque « Call down the Moon », datant de 1995.

A l’époque, Man est confiant dans l’avenir. Deke Leonard (chant et guitare), Micky Jones (chant et guitare), Martin Ace (chant et basse) et John Weathers (chant et batterie) ont réussi à se remettre d’aplomb et à convaincre leurs fans avec l’album « The twang dynasty », disque compétent fait d’un rock solide et spontané. Ce n’est pas forcément la pièce la plus magnifique de la discographie de Man mais c’est un album qui se défend honnêtement.

Au moment de trouver un successeur à ce disque, les gens de Man préparent bien leur affaire. Ils ont la chance de s’acoquiner avec un producteur qui les a bien compris. Ron Sanchez est un ancien DJ de la baie de San Francisco et il se souvient que Man, dans les années 70, était un petit maître dans le domaine d’un rock à mi-chemin entre psychédélisme et west coast. Sa coopération avec Man va s’avérer très fructueuse sur « Call down the Moon » et ses avis seront souvent judicieux. Au cours des trois semaines de studio à Seattle, Sanchez va aider Man à concocter un album qui ne cherche pas à être commercial mais qui retrouve le style d’origine du groupe, selon un adage que de nombreux groupes devraient méditer : il vaut mieux un bon album pour quelques-uns qu’un mauvais album pour tout le monde.

Ce retour aux sources, on le sent dès le premier morceau « Call down the Moon », qui déroule sur près de dix minutes un mid-tempo sur lequel guitare et claviers se partagent d’intéressants solos. Exceptionnellement sur cet album, Deke Leonard ne tient pas la guitare mais les claviers, ce qui prive Man de sa technique des duos de guitares entre lui et Micky Jones. Loin de se sentir frustrés, les musiciens assurent avec brio leurs parties instrumentales sur des morceaux parfois assez longs (« If I were you », « The man with x-ray eyes », « Heaven & hell », « Drivin’ around »). Certains titres comme « If I were you » ou « Heaven & hell » auraient pu avoir été enregistré en 1974, tant ils sont associés à l’esprit de Man plutôt qu’à l’époque à laquelle le groupe enregistre cet album.

On imagine qu’au beau milieu des années 90, ce disque peut sonner bizarrement. Ici, pas de refrains britpop, pas de solos grunge déjantés et pas de tentatives néo-metal pour être dans l’air du temps. On a juste un excellent groupe revenu à son niveau de créativité qui poursuit sa philosophie artistique et reste fidèle à son style et à ses fans. De plus, Man travaille à l’ancienne, évite la multiplication d’overdubs et se tient à un drastique calendrier qui fait qu’en trois semaines, l’album est enregistré, mixé et mastérisé.

« Call down the Moon » est favorablement accueilli par les fans et peut être considéré comme le dernier grand album de Man. Plus tard, les quelques disques du groupe qui sortiront dans les années 2000 (« Endangered species », « Undrugged », « Diamonds and coal », « Kingdom of noise ») ne pourront prétendre à un degré équivalent de qualité. Depuis, Deke Leonard a quitté le groupe et Micky Jones a quitté cette terre, ce qui renvoie Man dans les sphères de la nostalgie. Souvenons-nous donc de Man à ses meilleurs moments, parmi lesquels on peut ajouter sans hésitation ce très bon album de 1995. Ici, l’édition Esoteric ajoute deux bonus, un version alternative de « Dream away » et « Micky buys a round », un bon petit instrumental qui n’a jamais pu être complété par des paroles.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2456
Sortie: 2014/07/28 (réédition, original 1995)

Laisser un commentaire

Music In Belgium