THOR – Only The Strong Survive
Imaginez ma surprise : en déballant mes albums à chroniquer, je tombe sur une pochette à la Conan le Barbare. Le nom du groupe me fait sourire: Thor. On est à mille lieues du personnage des studios Marvel auquel Hollywood a déjà consacré deux films. L’artwork fait très eighties. Et ça continue: sur la face arrière, une photo tellement kitch qu’elle en devient parodique…
Quel est donc cet OVNI qui atterrit sur ma platine cd-dvd ? Visiblement, le label Deadline Music (qui fait partie de Cleopatra Records) a décidé de ressortir l’album «Only The Strong» pour les nostalgiques des personnages bodybuildés. Paru en 1985, cet album réunissait Keith Zazzi (bass & vocals), Pantera (vocals), Thor (vocals), Steve Price (guitar) et Mike Favata (drums).
Comme la photo le laisse entendre, c’est bien un ancien bodybuilder et ancien Mister USA répondant au doux nom de Jon Mikl Thor qui a commis quelques enregistrements de heavy métal dans les années ’80. Enregistré en Angleterre, l’album contient deux titres qui ont été classés dans les charts britanniques à l’époque, à savoir «Let The Blood Run Red» et «Thunder On The Tundra». Pour célébrer le 30e anniversaire, le label a ajouté 4 bonus tracks ainsi que 5 démos et 2 titres en live. Et cerise sur le gâteau: un DVD contenant le concert au Marquee à Londres en 1984, ainsi que plusieurs autres prestations en live du groupe.
Côté musique, le son est très représentatif du heavy des eighties, voire caricatural. Sans vouloir offenser les fans du groupe pour qui cette réédition sera une véritable madeleine de Proust, une fois passé le moment agréable des retrouvailles avec un passé musical révolu, l’écoute de l’album devient assez vite lassante. J’ai l’impression d’entendre toujours la même chose. En toute objectivité, le son a assez mal vieilli. N’étant pas une méga-star, le groupe Thor n’a sans doute pas bénéficié à l’époque des meilleurs moyens de captation. Ajoutez à cela l’incroyable évolution dans les techniques audio et vidéo et vous comprendrez d’où vient l’impression de « vieilli » que l’on éprouve à l’écoute du cd ou en visionnant le dvd.
Le heavy est vitaminé à l’image du chanteur bodybuildé. Les musiciens tirent leur épingle du jeu, la chanteuse est présente sur scène mais on ne l’entend pour ainsi dire pas. C’est très formaté, à l’américaine. Il y a clairement eu un public pour ce style musical à l’époque. Aujourd’hui, cet album relève plutôt de l’archéologie musicale. J’entends par là qu’il est aux antipodes de ce qui se fait de nos jours. Reste que l’éditeur a tenté de faire plaisir aux fans en ajoutant des tonnes de suppléments. Mais pour celles et ceux qui, comme moi, n’ont pas connu ce groupe à l’époque de sa splendeur, l’effet nostalgie ne joue pas et l’album devient assez vite ennuyant. Je tiens cependant à attribuer une mention spéciale aux morceaux bonus extrait de «The Edge Of Hell» de 1987 qui sont nettement plus audibles que le reste de l’album.
Pays: US
Deadline Music CLP1746
Sortie: 2014/05/14 (réédition, original 1985)