DOT LEGACY – Dot Legacy
« Dot Legacy » est l’album Stoner Rock le plus original qu’il nous ait été donné d’entendre depuis bien longtemps. Bien sûr, cela vient probablement du fait que « Dot Legacy » n’est pas tout à fait un album de Stoner Rock.
Sorti l’année dernière en autoproduction, ce premier opus éponyme du quatuor parisien Dot Legacy semble avoir fait forte impression sur les dirigeants du label berlinois Setalight Records qui ont décidé de le reprendre à leur compte et d’en publier une nouvelle édition CD et même, de programmer une sortie vinyle pour la fin de l’année.
Affilier Dot Legacy à une scène bien précise est un véritable cauchemar. La base Stoner Rock semble évidente. Cependant, le groupe prend un malin plaisir à brouiller les pistes et à ‘changer son Fuzz(il) d’épaule’ dès que l’occasion s’en présente. « Kennedy » nous embrouille dès l’ouverture de la plaque : un démarrage en guitares speedées façon Surf Rock des sixties débouche sur un break jazzy suivi, à son tour, par une déferlante Stoner ultra plombée. « Think Of A Name », pour suivre, est tout aussi surprenant puisqu’il mélange ses guitares lourdingues à un Rock Funky proche de celui des Red Hot Chili Peppers (période « Mother’s Milk »). « Day Of The Weak », quant à lui aurait carrément pu figurer sur un album Rock/Métal Alternatif de la fin des eighties ou du début des années 90 (NDR : pensez « Nothing Shocking » de « Jane’s Addiction », par exemple). « Pyramid » déroute en flirtant dangereusement avec le Hip Hop, mais corrige rapidement le tir grâce à une guitare gonflée à la pédale Fuzz. « Rumbera », avec ses lignes d’orgue envoutantes aurait pu affilier le groupe au revival Seventies, s’il n’était pas soumis, comme la plupart des titres de l’album, à la façon tout à fait particulière qu’à Dot Legacy d’envisager le chant. Car s’il y a un seul fil conducteur sur cet album, c’est bien ce travail original des vocaux ; parfois un brin dérangeant, mais jamais vraiment inconfortable. Bien que Damien Quintard soit désigné comme le ‘lead vocaliste’, il est très rare de l’entendre chanter en solitaire. Chaque membre du groupe l’aide à pousser la chansonnette et l’on a plus souvent l’impression d’entendre une bande de boys scouts éméchés réunis autours d’un feu de camps que de vrais vocaux rock’n’roll.
Un disque atypique à tester d’urgence si vous aimez le Stoner et que vous avez envie d’écouter autre chose qu’un ersatz de Kyuss.
L’album (46’01) :
- Kennedy (4’16)
- Think Of A Name (4’56)
- Day Of The Weak (4’10)
- The Passage (2’24)
- Pyramid (5’02)
- Gorilla Train Station (7’21)
- Rumbera (7’25)
- The Midnight Weirdos (8’41)
- 3AM (1’42)
Le groupe :
- Damien Quintard : Chant, Basse
- John Defontaine : Guitare, Chœurs
- Arnaud Merckling : Guitare, Claviers, chœurs
- Romain Mottier : Batterie, Chœurs
Pays: FR
Setalight Records – SLR 050
Sortie: 2014/06/27