COPERNICUS – Immediate eternity II
On pensait s’en être débarrassé, le revoilà. On avait conseillé de fuir la version française de « L’éternité immédiate« de Copernicus, voici la version anglaise qui vient répéter les considérations atomistes et astrophysiques du chanteur fou, qui a fait de ce disque la pierre angulaire de son œuvre musicale. Mais ici, cette version en anglais s’avère nettement meilleure que le disque en français, toutes proportions gardées.
Les courageux qui ont lu la précédente chronique sur « L’éternité immédiate” (et les téméraires qui ont osé écouter l’album) se souviennent que Copernicus, chanteur cosmopolite vraisemblablement originaire de Pologne, avait réalisé plusieurs versions linguistiques de son principal album « Immediate eternity”, d’abord enregistré en 2001 avec l’aide d’un groupe de musiciens équatoriens. Entre 2003 et 2005 ont ainsi été élaborées des versions françaises, allemandes et espagnoles de ce disque.
Ici, nous avons devant nous la seconde version anglaise, appelée à juste titre « Immediate eternity II”, qui est tout simplement « Immediate eternity” réenregistré dans de meilleures conditions de studio et après une tournée du groupe en Equateur. On était alors en 2003 et cette seconde version était plus ou moins restée dans les limbes, ne bénéficiant pas d’une distribution à grande échelle. Désormais, cette version remastérisée est disponible par l’intermédiaire du label Nevermore Inc et elle révèle de nettes améliorations par rapport à la version française qu’il nous avait été donné d’entendre.
Au niveau son et écriture musicale, les accompagnateurs de Copernicus (César Aragundi, guitare ; Newton Velasquez, claviers ; Freddy Auz, basse ; Juan Carlos Juniga Lopez, batterie et Matty Fillou, saxophone ténor) sont toujours aussi solides dans le registre jazz rock, avec d’intéressants solos de guitare et l’entretien d’une atmosphère dramatique qui souligne les propos du chanteur. Ce dernier, quant à lui, est toujours aussi délirant dans ses textes et l’interprétation qu’il en fait. Mais, pour une raison sans doute due à la langue, les textes anglais passent mieux aux oreilles des non-anglophones. Evidemment, on comprend que Copernicus raconte toujours les mêmes histoires loufoques et emphatiques mais son style vocal s’accommode mieux de la langue anglaise, qu’il maîtrise mieux que le français.
On ne va pas cependant hurler au génie et on laissera aux amateurs de bizarreries le soin de choisir ou pas d’écouter cet album. Mais il faut avoir à l’esprit que s’il fallait choisir entre « L’éternité immédiate” et « Immediate eternity II”, cette version anglaise est incontestablement plus convaincante, et même non dépourvue d’un certain charme, paradoxalement.
Pays: EC
Nevermore, Inc
Sortie: 2014 (réédition, original 2003)