WAMI – Kill the king
WAMI est en fait l’acronyme des quatre noms des musiciens formant le groupe. Et quels noms! W pour Doogie White, ex-chanteur de Rainbow, Michael Schenker Group et Yngwie Malmsteen. A pour Vinnie Appice, petit frère de Carmine et ex-Black Sabbath, ex-Heaven & Hell et ex-Dio. M pour Marco Mendoza, bassiste ayant opéré dans Whitesnake et actuellement dans Thin Lizzy. Le I est moins connu car il correspond au tout jeune Iggy Gwadera, prodige polonais de 16 ans qui manie la guitare comme les meilleurs.
Car WAMI est en effet un projet fomenté par des Polonais. Tout commence lors d’une tournée de Thin Lizzy en Pologne, où Marco Mendoza est fortement impressionné par le guitariste du groupe Anti Tank Nun qui ouvre pour son groupe. Après quelques conversations, échanges d’idées et éclusage de verres de vodka, le deal est sur la table. Iggy Gwadera, fan absolu de heavy metal eighties, souhaite écrire des chansons qui feraient intervenir quelques vieux maîtres de la profession. Mendoza fait péter le carnet d’adresses et amène les vétérans Doogie White et Vinnie Appice. Quant à Iggy Gwadera, il reçoit le soutien du producteur Wojciech Cugowski. Ce dernier s’attelle à l’écriture et à la composition des morceaux, en collaboration avec Jaroslaw Chilkiewicz et Piotr Cugowski, le jeune Iggy participant également à cet exercice.
Appice et Mendoza enregistrent leurs parties instrumentales en Californie, tandis que Doogie White se rend en Pologne pour placer ses vocaux sur la guitare d’Iggy Gwadera, le tout sous la production de Wojciech Cugowski. Et le résultat est tout simplement excellent. On se croirait revenu à l’âge d’or du métal mélodique et du hard rock chevelu de Rainbow ou du Rising Force d’Yngwie Malmsteen. Chaque musicien est au sommet de sa forme et contribue à faire d’« Exodus (The Red Sea crossing) », « Wild woman (you oughta know) », « One more for rock ‘n’ roll » ou « Heart of steel » de petites pépites, certes très connotées eighties mais dignes du meilleur classic rock actuellement en activité.
La guitare fluide et rapide d’Iggy Gwadera laisse souvent bouche bée, comme sur le puissant et lourd « The resistance », qui sonne comme un bon vieux Dio. Doogie White est à l’aise sur tous les registres, cabotinant avec style sur des hymnes bravaches (« Young blood », « Get out of my way »). Et Vinnie Appice est, comme à son habitude, impérial sur le fût. L’album se termine sur une délicate ballade romantique (« I don’t wanna lose you »), histoire de faire refroidir les tympans après cette course sonore à haute vitesse qu’est « Kill the king ». Avec un titre pareil, on aurait pu s’attendre à une petite reprise de Rainbow, mais non. Ce sera, on l’espère chaudement, pour une prochaine fois.
Pays: PL
Metal Mind Productions
Sortie: 2014/05/12