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ABINAYA – Beauté Païenne

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Nous savions depuis « Corps« , ce colis piégé au décibel et au verbe qui avait été sournoisement déposé dans la boite-aux-lettres de Music In Belgium il y a quelques années, qu’Abinaya était une bombe à retardement. Nous avions bien tenté de vous prévenir, mais, dans votre insouciance, vous ne nous avez pas écoutés. Ne soyez donc pas surpris si, aujourd’hui, « Beauté Païenne » vous explose à la face !

Cinq ans se sont écoulés depuis le dernier coup d’éclat de la tribu métallique la plus contestataire de France et beaucoup s’imaginaient que l’affaire avait été étouffée, enterrée et oubliée. Les « Chars de Police » avaient repris le dessus, l’« Enfant d’Orient » avait été renvoyé à ses bombes et « L’Homme Libre » à ses illusions. Tremblez labels, extrémistes religieux, exploiteurs d’enfants et pourfendeurs d’injustices en tous genres Igor, André et les Nicolas ont repris le sentier de la guerre et leur troisième agression discographique n’épargnera aucun mécréant.

« Beauté Païenne » reprend les choses où « Corps » les avait laissées. Bien qu’il ne soit pas une copie conforme de son prédécesseur, nous y reconnaissons la marque de fabrique du groupe ; ce mélange anticonformiste de riffs sur-gras hantés par le groove, de lignes de basse offensives, de batterie coup-de-poing, de percussions tribales envoutantes et ces formidables vocaux francophones alliant un discours poétique à une idéologie révolutionnaire. Cette fois, Igor Achard a durci ton pour traiter des sujets aussi variés que le Paganisme ancestral et l’hypocrite engouement actuel pour l’ordre moral (« Beauté Païenne »), le génocide des indiens Arawaks (« Arawaks »), l’exploitation des pauvres par les nantis (« Nord/Sud »), la haine qui ronge les esprits (« Haine »), la conclusion douloureuse d’une relation amoureuse (« L’Epitaphe ») ou la révolte qui menace (« Le Nouvel Insurgé »). Pour maximiser l’impact sonore, Abinaya a abandonné l’autoproduction artisanale et s’est exilé quelques temps à Philadelphie où il a pu bénéficier du support technique des Damage Room Studios ainsi que de l’expertise de Kevin Pandele. Le résultat est destructeur. Le son, à la fois puissant et clair, déboite instantanément les molaires tout en nous laissant toute la place nécessaire aux interventions magiques du Djembé de Nicolas Héraud.

Abinaya est un groupe unique au sein de la communauté métal francophone, une éblouissante hérésie musicale, une véritable ‘beauté païenne’. En attendant de pouvoir le voir sur scène, ne passez surtout pas à côté de son nouvel album !

L’album (45’00) :

  1. Beauté Païenne (7’59)
  2. Arawaks (3’30)
  3. Haine (5’06)
  4. L’Épitaphe (6’08)
  5. Nord-Sud (4’54)
  6. Le Noir Soleil (6’14)
  7. Almees (6’18)
  8. Le Nouvel Insurgé (À Jules Vallès) (4’48)

Le groupe :

  • Igor Achard : Guitare, Chant
  • Nicolas Vielhomme : Batterie, Choeurs
  • Nicolas Héraud : Djembé, Battucadas
  • André Santos : Basse

Pays: FR
Symbol Music (Brennus) SM 8365
Sortie: 2014/04/19

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