MUSTASCH – Thank You For The Demon

Actif depuis 1998, Mustasch n’a jamais bénéficié d’une exposition médiatique intense au royaume d’Albert et de Philippe. (NDR : le nom ridicule y est sans doute pour quelque chose). Il n’en va pas en Suède où Ralf Gyllenhammar (chant, guitare) et ses compagnons de route sont de véritables superstars. Sept albums, des premières parties prestigieuses, des tournées à guichets fermés, un hit single avec le titre « Double Nature » en 2007 (NDR : 10 semaines dans le Top 50 suédois, et un pic à la seconde place), quatre nominations aux ‘Grammy Awards’ suédois dont deux obtenus pour « Latest Version Of The Truth » (2008) et « Mustasch » (2010) dans la catégorie ‘Meilleur Album Métal’, une plaque (« Sounds Like Hell, Looks Like Heaven », 2012) certifiée disque d’or deux semaines à peine après sa sortie et une participation (de Ralf uniquement) au Concours Eurovision de la Chanson 2013 avec le titre « Bed On Fire » pour lequel le vocaliste moustachu a obtenu la septième place en finale : voici le genre de popularité nationale dont ne pourront jamais rêver les musiciens métal belges.

« Thank You For The Demon », le dernier opus en date, est un cocktail musical détonnant qui allie avec art la grandiloquence d’un Queen (NDR : avec des vocaux superbes, des textes accrocheurs, des refrains immédiats, du piano et des orchestrations symphoniques) et la fureur contenue d’un Metallica post « Black Album » (NDR : avec des riffs simples mais diablement efficaces) à la moiteur ténébreuse d’un Danzig ou d’un The Cult (NDR : période « Sonic Temple »).

L’album varie humeurs et ambiances tout en demeurant résolument homogène. En une toute petite quarantaine de minutes, Mustasch ballade l’auditeur envouté du Heavy Rock à tendance symphonique au Métal pur et dur, en passant par le Doom pachydermique de « The Mauler » (NDR : sur lequel le batteur Jejo Perkovic semble prendre un malin plaisir à nous rappeler qu’il a joué avec Candlemass et Abstrakt Algebra), les ballades amères (« Don’t Want To Be Who I Am ») et même la ‘Dance’ (NDR : avec l’amusant « I Hate To Dance » qui voit un riff groovy associé à un beat sautillant et à des textes ironiques définitivement pro-headbanging).

D’un bout à l’autre de la plaque, Ralf Gyllenhammar enchante par la brillance de ses textes et surprend par l’étendue de sa palette vocale. Souvent proche de Ian Astbury (The Cult) et de Freddie Mercury, il n’hésite pas, parfois, à hausser le ton dans un registre se rapprochant Thrash ou du métal extrême.

Si, chez nous, il ne permettra (malheureusement) pas à Mustasch d’éjecter l’infâme Stromae de cet ultratop albums sur lequel il trône depuis un peu trop longtemps à notre goût, « Thank You For The Demon » devrait, en tout cas, convaincre une bonne partie du public Métal, Hard Rock ou tout simplement Rock. Trop Longtemps affilié à la scène Stoner, le quatuor de Göteborg nous démontre aujourd’hui qu’il est bien plus que cela et nous propose ce qui est, nous en sommes convaincus, son meilleur album à ce jour.

L’album (36’55) :

1. Feared And Hated (3’47)
2. Thank You For The Demon (3’42)
3. From Euphoria To Dystopia (3’36)
4. The Mauler (5’05)
5. Borderline (3’40)
6. All My Life (6’59)
7. Lowlife Highlands (2’58)
8. I Hate To Dance (3’35)
9. Don’t Want To Be Who I Am (3’32)

Le groupe :

• Ralf Gyllenhammar : Chant, Guitare Rythmique
• David Johannesson : Guitare Lead
• Mats Stam Johansson : Basse
• Jejo Perkovic : Batterie

Pays: SE
Gain-Sony Music 88883796372
Sortie: 2014/01/27