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AMSTERDAM FAYA ALLSTARS – All minorities are the majority

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Je ne vous cache pas avoir développé une certaine angoisse en insérant ce CD des Amsterdam Faya Allstars dans mon lecteur. Les couleurs rouge, jaune et vert symboles de la culture rasta et du reggae régnant sur la pochette pouvaient faire penser que nous avions ici un disque de reggae pur et dur. Or, hasard de la génétique ou du milieu socio-culturel, il s’avère que je n’ai jamais développé le moindre intérêt pour le reggae. Les deux albums de Bob Marley que j’ai dans ma discothèque attendent depuis 14 ans d’être écoutés et je pense que le problème de la séparation en deux de l’île de Chypre sera réglé avant que j’ai écouté ces deux galettes. Donc, les Amsterdam Faya Allstars étaient-ils des reggae men? Allais-je subir les affres de cette musique honnie? Heureusement non, ou seulement un petit peu. Ce groupe néerlandais cultive en effet un amour immodéré du ska et du rock steady, genres immédiatement précurseurs du reggae mais quand même plus fournis en éléments musicaux rock et jazz rythmés se rapprochant de mes goûts musicaux.

Et comme leur nom l’indique, les Amsterdam Faya Allstars viennent des Pays-Bas, où leur leader Remco Korporaal a bien roulé sa bosse dans de nombreux groupes d’obédience ska (Mr. Review, Toasters, les mythiques Skatalites). Il lui vient l’idée d’assembler une bande de baroudeurs musicaux ayant opéré dans toutes sortes de registres, que ce soit le ska, le jazz, le rock, le reggae, le surf ou les musiques latinos. C’est ainsi que naît Amsterdam Faya All Stars, qui rassemble David Beukers (saxophone ténor et chant), Gregory Pataca (batterie et chant), Bun Riley (basse), Pablo Minoli (guitare) et Haik Seth Paul (piano, synthétiseur et chant).

L’expérience solide des musiciens et la variété de leurs cultures musicales aboutit à faire de ce premier album « All minorities are the majority » un condensé dynamique de ska, jazz et rock (et aussi un peu de reggae, il ne faut pas se le cacher), avec une rythmique pulsée et des cavalcades de saxophone ou de claviers, appuyées par le chant rugueux et coloré de Remco Korporaal. Le groupe a recours à quelques reprises de morceaux symboliques des genres qui l’obsèdent. Ainsi la première chanson « What a hard man fi dead » vient du répertoire de Prince Buster, le monstre sacré de la musique jamaïcaine. On trouve aussi « Love mi forever », signée Carlton Manning, autre figure du genre. Autres personnages centraux de la culture africaine ou jazz, Abdullah Ibrahim, Earl Hagen, Herbie Hancock ou Thelonius Monk sont également mis à l’honneur avec des reprises de « Nelson Mandela », « Harlem nocturne », « Cause I don’t » ou « Well you needn’t ».

Ces reprises et les morceaux originaux des Amsterdam Faya Allstars sont interprétés avec une énergie salvatrice, les musiciens du groupe se fendant également de quelques croustillants solos de saxophone ou de percussions. Remco Korporaal affiche une forme vocale insolente et tire le meilleur parti de ses acolytes, qui livrent ici un album plein de verve et d’enthousiasme. Il y a bien de temps à autre un titre reggae, mais c’est une question de goût et ceux qui aiment le genre ne seront pas déçus. Mais sur le terrain du ska festif et emballant, les types sont imbattables.

Pays: NL
Autoproduction
Sortie: 2014/03/25

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