ADRENALINE MOB – Men Of Honor
Si nous n’avions pas émis un avis cent pour cent négatif à son sujet, nous n’avions cependant pas été totalement convaincus par « Omertà« . Ce premier album d’Adrenaline Mob (sorti en mars 2011) nous avait semblé relativement peu inspiré et franchement trop simpliste pour un gang au sein duquel militaient deux légendes du Métal Progressif tels que Mike Portnoy (ex-Dream Theater, Transatlantic, The Winery Dogs, etc.) et Russel Allen (Symphony X, Allen/Lande). En juin de l’année dernière, Portnoy avait annoncé sa démission via un message posté sur facebook dans lequel il justifiait son départ par un conflit entre l’agenda d’Adrenaline Mob et celui de ses autres projets musicaux. D’autres sources (internes au groupe) avaient préféré voir en sa désertion une réaction au succès relatif du projet.
N’en déplaise à l’égo surdimensionné de l’avide ‘drum-hero’, ce départ précipité fait énormément de bien à Adrenaline Mob dont le nouvel opus, intitulé « Men Of Honor », est une véritable tuerie. Le mérite en revient, en grande partie, au nouveau batteur qui n’est autre que le patriarche A.J. Pero. En ‘laissant partir’ Portnoy, Adrenaline Mob s’est définitivement débarrassé du poids de cette étiquette ‘pas assez progressif’ qui lui pesait sur les épaules (NDR : Russel Allen avait déjà prouvé, avec « Atomic Soul », son album solo publié en 2005, qu’il ait capable d’exceller dans d’autres genres que le Prog) et peut enfin voguer sereinement dans la direction de son style de prédilection : le Hard Rock/Groove Métal puissant et moderne !
En vieux briscard de la scène, A.J. Pero ne semble pas impressionné par le vide laissé par son prédécesseur. Tel le loup qui urine à tout-va pour délimiter périmètre dont il est le seigneur et maître, le batteur des Twisted Sister mitraille sans pitié dès l’entame du titre d’ouverture. L’effet est saisissant : pas de doute la meute a un nouveau meneur et nous allons en découdre !
Cependant, notre vieille ‘Sœur Tordue’ n’est pas la seule à cogner dur sur cette plaque en acier trempé. Entre les riffs ‘coups-de-poings’ au groove ravageur de Mike Orlando et la basse destructrice de John Moyer (Disturbed), il faut encore subir les assauts vocaux d’un Russel Allen plus hargneux et rageur que jamais. Comme il le faisait déjà sur « Omertà », Orlando illumine chaque titre de ses soli virevoltants et inventifs.
Si la plutpart des titres qui composent « Men Of Honor » sont orageux et tapageurs (mais toujours hautement mélodiques), Adrenaline Mob s’offre quand même quelques plages plus relaxantes (NDR : on ne renie manifestement pas aussi facilement un passé progressif), comme le très langoureux « Behind These Eyes » ou l’envoutant « Crystal Clear ».
Avec « Men Of Honor », l’union sacrée de la puissance et de la mélodie tient déjà son nouveau champion de l’année. La réussite est totale !
L’album (51’34) :
- Mob Is Back (4’36)
- Come On Get Up (4’11)
- Dearly Departed (4’58)
- Behind These Eyes (5’33)
- Let It Go (3’53)
- Feel The Adrenaline (5’56)
- Men Of Honor (4’26)
- Crystal Clear (5’03)
- House Of Lies (3’56)
- Judgment Day (4’04)
- Falling To Pieces (4’58)
Le groupe :
- Russell Allen : Chant
- Mike Orlando : Guitares
- John Moyer : Basse
- A.J. Pero : Batterie
Pays: US
Century Media
Sortie: 2014/02/24