VENGEANCE – Piece Of Cake
Souvenez-vous : de ce côté de la frontière, nous headbangions sur les 33T de Killer, Acid, Ostrogoth et Crossfire tandis que du leur, nos cousins Bataves se déboitaient les cervicales avec les ‘elpees’ de Picture, Helloïse, Highway Chile, Bodine et … Vengeance !
Vengeance a sans doute été l’une des – si pas LA formation heavy métal hollandaise la plus couronnée de succès au cours des années quatre-vingt. Formé en 1983, le groupe a connu de multiples changements de line-up et sa bio détaillée contient presque autant de noms que le bottin mondain. Au nombre de ses anciens militants les plus célèbres, on trouve notamment le génial Arjen Anthony Lucassen qui, après avoir fait ses classes chez Bodine, a rejoint le groupe en 1984 et ne l’a quitté qu’une dizaine d’années plus tard, après avoir mis cinq albums en boite. Du line-up original, il ne reste plus aujourd’hui que l’indéboulonnable Leon Goewie (NDR : enfin, ‘presque’ indéboulonnable puisqu’en 1994, il avait cédé son micro à Ian Parry). Timo Somers (Delain), le guitariste actuel du groupe n’est autre que le fils de Jan Somers, qui fut le six cordiste de Vengeance de 1988 à son décès en 2011.
« Piece Of Cake » est le dixième album officiel de Vengeance. Malgré ses trente ans de carrière, le groupe (Leon Goewie en tête) affiche une forme éclatante. Faisant fi de la tendance actuelle qui voudrait que les artistes restent confinés dans leur stricte spécialité musicale, Vengeance a pris le parti de ratisser au plus large.
« World Arena » qui ouvre la plaque, « Headquake » ou encore l’éponyme « Piece Of Cake » rappellent encore le métal des eighties à l’américaine que pratiquait Vengeance sur son excellent « Take It Or Leave It » de 1987. Cependant, ces titres, de facture classique pour les bataves, cohabitent aujourd’hui avec des compositions plus variées, telles que, « Tears From The Moon », « Mirrors » ou « Sandman » qui flirtent dangereusement avec l’A.O.R. et le Rock Mélodique, ou encore « Raintime », qui donne à Timo Somers l’occasion de briller de milles feux, et surtout de faire reluire le manche de sa six-cordes en nous proposant quelques mélodies et variations dignes de Ritchie Blackmore ou d’Yngwie Malmsteen. Sur « Back To Square One », Somers se la joue même Gary Moore – période blues – soutenu par un Goewie plus Robert Plant que nature. « Train », quant à lui, se pare de groove et prend une tournure plus ‘Funk Rock’ qui n’est pas sans rappeler la musique d’Extreme ou de Bang Tango. En guise de conclusion, « Goodbye Mother Skye », et ses relents savoureux de Led Zeppelin et d’Aerosmith, nous fait joyeusement tripper au cœur des seventies.
« Piece Of Cake » est un excellent album. Variée et entrainante, la plaque nous confirme à nouveau toutes les qualités du chant de Leon Goewie et nous permet de découvrir un Timo Somers pétri de talent. Espérons que ce retour gagnant soit une source d’inspiration pour nos gloires nationales. Ostrogoth, et les autres, la balle est dans votre camp !
L’album (44’45) :
- World Arena (4’39)
- Tears From The Moon (3’41)
- Raintime Intro (0’36)
- Raintime (3’32)
- Sandman (5’10)
- Back To Square One (4’55)
- Headquake (3’44)
- Train (5’08)
- Mirrors (3’16)
- Piece Of Cake (3’28)
- Goodbye Mother Sky (6’30)
Le groupe :
- Leon Goewie : Chant
- Timo Somers : Guitares
- Barend Courbois : Basse
- John Emmen : Batterie
Pays: NL
SPV/Steamhammer – SPV 266012 CD
Sortie: 2013/10/28