CHRIS – Days of summer gone
Nouveau retour pour le multi-instrumentiste et compositeur néerlandais Christiaan Bruin (Sky Architect, Nine Stone Close) qui continue sa recherche du Graal musical avec une nouvelle exploration sonore pour ce cinquième album studio. En effet à chaque sortie discographique, notre maître des lieux brouille les cartes et prend systématiquement la tangente afin de mieux nous déstabiliser. « Snow Stones » sorti en 2012 m’avait personnellement secoué avec un judicieux et efficace recueil de chansons orienté vers le néo-prog. Aujourd’hui, nouveau virage à 180 degrés avec un opus élaboré sur des sons des seventies et où de nombreux instruments acoustiques font leur apparition dans la construction de compositions plus classiques où l’on garde la voix si distinctive du chef d’orchestre. Pour l’aider dans sa tâche d’enregistrement, six musiciens viennent l’épauler afin d’offrir les lignes de violon, violoncelle, flûte, trompette et trombone qui accompagnent les instruments à vocation plus rock. Ajoutons enfin que l’artwork du packaging est réalisé par Leszek Kostuj.
Plus classique j’ai dit et d’emblée ce sont clairement les instruments classiques qui dominent les débats avec une orchestration néo-classique qui pourrait s’apparenter à une musique de film. Les arpèges de guitare acoustique et la voix si prenante de Chris viennent compléter le tableau d’une première composition classico-charpentée s’étalant sur près de 14 minutes. Exit les ambiances atmosphériques et les solos de guitare électrique avec un travail qui évolue ici à certains moments vers le jazz et la démonstration de guitare espagnole. Changement de cap comme je l’ai dit en introduction qui se maintient d’ailleurs avec les autres compositions. Notre alchimiste s’est volontairement orienté vers un travail d’écriture qui a pour résultat une musique plus posée mais qui, malgré tout, offre toujours çà et là de véritables coups d’éclats. À chaque fois, l’instrumentation et le chant de notre hôte nous fait chavirer le coeur avec même, à certains moments, des montées vers les hauteurs qui nous soulèvent l’estomac. Rassurons les sceptiques car les passages de pop-musique sont toujours là mais ils sont ici intégrés dans un ensemble où classique, folk, jazz et progressif sont imbriqués les uns dans les autres. Ajoutons encore à plusieurs reprises l’intégration de moments de jazz-rock qui frisent l’expérimentation.
Pour appréhender correctement ce nouvel opus de ce diable d’Hollandais, il ne faut pas se référer au précédent album mais plutôt l’entrevoir comme une réelle découverte et savoir ainsi apprécier à sa juste valeur l’extraordinaire travail de ce diable d’homme ! Moins progressif et plus classique, l’imprégnation de cette nouvelle essence sonore demandera plusieurs écoutes avant de comprendre le cheminement dans l’esprit de notre musicien.
Pays: NL
Progress Records PRCD 056
Sortie: 2013/10/07