JEREMY & PROGRESSOR – Searching for the Son
Rappelez-vous le précédent opus chroniqué sur notre site en 2012 où ce multi-instrumentiste et compositeur américain nous avait offert un recueil de chansons tirant vers le passé musical et qui nous ramenait vers la grande époque des Beatles. À l’époque, si sa démarche avait manifestement étonné une partie des auditeurs, celle qui construit le présent album en fera certainement de même. Musique symphonique, musique classique et psychédélisme sont au rendez-vous de cette nouvelle sortie discographique car Jeremy Morris retrouve ici son comparse Vitaly Menshikov avec qui il a déjà travaillé en 2005. À l’époque, l’opus réalisé avait emprunté les voies du symphonisme et du classique. Pour l’heure, on compte en plus, parmi l’équipe en place, John Dawson et la présence du grand John « Rabbit » Bundrick (The Who, Free, Roger Waters…). Ceux-ci vont donc renforcer nos deux compères et faire en sorte d’avoir non pas deux mais quatre multi-instrumentistes ! Enfin, Albert Khalmurzayev renforce les claviers, Valery Vorobjov la batterie et Bill Morris assure le travail à la trompette et au saxophone. Au final, le groupe assure un nombre impressionnant d’instruments de musique.
J’ai dit tout à l’heure que cette nouvelle démarche allait encore vous surprendre car notre artiste a manifestement décidé de poursuivre ses recherches expérimentales. Après une intro atmosphérique, Jeremy nous replonge dans un pop-rock des sixties où s’impose à nouveau l’ombre des Beatles et autres groupes de l’époque. Choc temporel des courants musicaux avec, pour suivre, une composition expérimentale où s’entrechoquent ambient, psychédélisme, soul et pop-rock sautillant. Un morceau assez futuriste qui fait corps avec la chanson suivante, laquelle garde cette même surprenante ligne de conduite. Dès ce moment, on commence à entrevoir l’arrivée de solos de guitare qui font grincer des dents et dresser les cheveux sur la tête ! Psychédélisme et atmosphérique se fondent dans une alchimie qui nous fait perdre pied. Moment d’apaisement pour suivre avec une ballade folk-rock qui finit par s’emballer avec l’accélération des percussions et de la basse. La guitare et les claviers, quant à eux, s’envolent vers le délire sonore. Un final que ne renierait pas le grand Frank Zappa et qui s’apparente bien au mouvement musical qu’il a porté pendant longtemps. Le jazz-rock reste présent pour la composition suivante avec à la fois du folk, du psychédélisme et une trompette qui emballe une sorte de soul-jazz. C’est un vrai délire musical qui nous est offert jusqu’à présent !
Le classique fait alors son apparition parmi tous les genres déjà travaillés comme pour apporter une dimension supplémentaire à une composition désarticulée où tout est passé à la moulinette. Folk, trompette, guitare endiablée et instruments classiques s’entrecroisent ici pour mieux nous déstabiliser. Le kaléidoscope sonore improbable continue au fil des compositions qui passent dans un défilé des genres. La voix de Jeremy renforce souvent cette impression de pop des sixties alors que la musique, quant à elle, part dans tous les sens. Ici point besoin de drogue pour planer, car l’effet sonore est suffisant pour nous emporter dans une autre galaxie. En fin de voyage, la dernière composition, plus apaisante, nous ramène en quelque sorte au calme sur la Terre.
Jeremy et son acolyte Vitaly réalisent ici l’exploit de fondre presque tous les genres musicaux en un seul ! Un choc temporel et sonore comme je l’ai déjà dit avec un résultat étonnant qui perturbera certainement l’esprit de nombreux auditeurs. Pour les autres, les deux artistes nous offrent ici la possibilité de faire comme la sonde Voyager 1, pouvoir quitter notre système solaire et atteindre une autre partie de l’Univers !
Pays: US/UZ
Mals Records 398
Sortie: 2013/09/02