CAUCHEMAR – Tenebrario
Avant de partager avec vous quelques impressions concernant ce second CD de Cauchemar, j’aimerais souligner l’admiration profonde que j’éprouve pour Annick (chant) et François (guitare), ce couple de baroudeurs du métal, qui, je l’avoue sans honte, m’a fait beaucoup fait rêver (et saliver) avec son sympathique carnet du bourlingueur / headbanger / gastronome.
Cauchemar est un quatuor Heavy/Doom Métal basé à Orléans, dans les faubourgs d’Ottawa, au Canada. Le groupe, formé en 2007, a publié un EP cinq titres intitulé « La Vierge Noire » en 2010. « Tenebrario » est le titre de son premier album, sorti mi-juin de cette année sur le label californien Nuclear War Now ! Productions. Dans l’intervalle qui sépare la publication de ces deux rondelles plombées, Annick et François, qui forment la colonne vertébrale du groupe, ont effectué un tour du monde métallico-gastronomique qui leur a permis d’assouvir certains désirs d’aventures et de rencontres et, surtout, de vivre à fond leurs passions communes pour le métal underground et la gastronomie internationale. Le périple, qui a duré dix-huit mois, s’est arrêté un court instant chez nous ; le temps d’un concert mémorable au DNA de Bruxelles et, s’il faut en juger par les photos postées à l’époque, d’un repas pantagruellien constitué d’un paquet de frites arrosé à la Trappiste de Rochefort avalé en vitesse devant le Manneken-Pis (NDR : C’est sûr que pour la gastronomie belge, ils auraient pu faire beaucoup mieux).
Bien qu’il soit à peine sorti des presses, « Tenebrario » a tout de l’album culte en devenir. La production ‘vintage’ de qualité ; le style inspiré par la N.W.O.B.H.M. et le heavy/doom traditionnel des années quatre-vingt (NDR : pensez Trouble, Candlemass, Witchfinder General, Manilla Road et Pagan Altar) ; les textes sombres et poétiques, déclamés de manière dramatique par une voix féminine ensorcelante, dans un français superbe qui laisse parfois filtrer une pointe d’accent québécois : tout cela contribue à faire de Cauchemar un groupe unique et de « Tenebrario » un disque hors du temps. L’album a été enregistré il y a peu, mais il aurait très bien pu sortir en 1982 sans que personne n’y trouve rien à redire.
Contrairement à certaines des formations actuelles qui, comme lui, pratiquent l’art du riff pachydermique, Cauchemar ne se contente pas de créer des titres down-tempo linéaires. Bien que toujours profondément doom dans leur essence, les compositions s’autorisent parfois des accélérations de tempo salutaires. Entre le riff hypnotique et entêtant de « Tête De Mort » et l’attaque Motörheadienne qui transcende « Le Fantôme », il n’y a pas vraiment de place pour la monotonie.
Si, en fan inconditionnel du métal traditionnel à l’ancienne, je regrette un peu l’absence de soli de guitares, j’admets volontiers que ceux-ci n’auraient pas changé grand-chose à la donne. « Tenebrario » est un album unique, envoûtant et respectueux d’une certaine tradition métallique. Bref : il est indispensable !
Il vous est possible d’aller l’écouter en streaming et de le télécharger légalement sur la page Bandcamp qui lui est consacrée. De nombreuses solutions s’offrent à vous pour l’acquérir au format CD ou vinyle : soit, en direct sur le shop de Cauchemar, soit en passant par les sites des labels allemands High Roller Records et Iron Bonehead.
L’album (36’56) :
- D’Encre Et De Sang (3’36)
- Le Feu Du Soleil (5’12)
- Salamandre (4’41)
- Tête De Mort (4’11)
- L’Appel (3’45)
- Le Fantôme (3’18)
- Rites Lunaires (3’39)
- Trois Mondes (4’49)
- Tenebrario (3’41)
Le groupe :
- Annick Giroux : Chant, Orgue
- François Patry : Guitare
- Andres Arango : Basse
- Patrick : Batterie
Pays: CA
Nuclear War Now ! Anti-Goth 236
Sortie: 2013/06/12