MINOTAURUS – The Call
Selon la mythologie grecque, le Minotaure était un monstre mi-homme, mi-taureau né des amours coupables entre la déesse de la lune Pasiphaé et un taureau blanc envoyé par Poséidon. (NDR : Resituez cette histoire à notre époque, au Carlton de Lille et, au lieu d’une légende, vous obtiendrez un joli scandale !). À l’image du bestiau mythique dont il emprunte le patronyme, Minotaurus est une créature de compromis : une musique mi-métal, mi-folk ; des vocaux mi-féminins, mi-masculins et des lyrics mi-anglais, mi-allemands relatant des histoires mi-romantiques, mi-guerrières.
Minotaurus est un sextette Celtic Folk Metal bavarois formé en 1994, dans la ville d’Aschaffenburg. Bien que peu connu hors des frontières de Germanie, le groupe a déjà deux démos, deux EPs et trois albums (« Path of Burning Torches », 1999 – « Myth Or Reality », 2004 – « The Lonely Dwarf », 2009) à son actif. Le nouvel opus, intitulé « The Call », bénéficie d’une distribution internationale grâce au soutien du label hambourgeois Limb Music (Eyefear, Magic Kingdom, Black Majesty, etc.).
L’album démarre sur « Free Our Souls », un titre power métal, plutôt classique, mais qui résume très bien la face métallique de Minotaurus : le tempo est rapide, les riffs simples et efficaces et les soli ultra-mélodiques. Le chant masculin est mis en avant tandis que son pendant féminin reste légèrement en retrait. Nos amies les suffragettes de la communauté métallique déploreront sans doute cette utilisation machiste récurrente du chant féminin chez Minotaurus. C’est pourtant l’une des caractéristiques les plus marquantes du groupe. Lorsqu’elle a voix au chapitre, la jolie Julia doit souvent se contenter de soutenir son compagnon en chantant, légèrement en retrait, les mêmes lignes que lui.
« Wanna Be Your Wife », pour suivre, est plus représentatif du côté ‘ménestrel’ de la formation bavaroise. C’est un titre entrainant, à chanter en cœur, autour de l’âtre, dans la grande salle du château. Minotaurus enfonce encore le clou ‘médiéval’ en proposant une superbe adaptation du poème classique « Erlkönig » (« Le Roi des aulnes ») écrit en 1782 par Goethe. Sans doute le titre le plus réussi de l’album.
La plupart des titres qui suivent voient le groupe évoluer dans un style power métal mélodique plus convenu relevé, il est vrai, par quelques mélodies folk du plus bel effet. Les plus romantiques d’entre vous se délecteront de la jolie ballade, très justement intitulée « Love Song ». Quant aux fans de métal épique, ils trouveront sans doute leur bonheur dans « Varus Battle », un titre guerrier relatant l’histoire de la bataille de Teutobourg qui se déroula en l’an 9 de l’ère chrétienne et au cours de laquelle quelques tribus germaniques s’allièrent afin de détruire trois légions de l’Empire Romain. (NDR : une petite leçon d’histoire ne fait jamais de tort, merci Wikipédia).
Au final, « The Call » est un album sympathique qui propose un power métal folk ultra mélodique de qualité, à classer quelque part entre Blind Guardian, Blackmore’s Night et Subway To Sally.
L’album (47’46) :
- Free Our Souls (3’25)
- Wanna Be Your Wife (3’37)
- Erlkönig (3’57)
- Hinterhalt (2’34)
- Love Song (3’20)
- The Call (3’52)
- Varus Battle (5’51)
- Chains Of Captivity (5’12)
- Spirit Island (4’08)
- Defenders Paradise (4’04)
- Father And Son (4’39)
- Princess Of Destruction (Version 2013) (3’31)
Le groupe :
- Sebastian Bach : Guitares
- Oliver Klump : Chant
- Julia Hofmeister : Chant
- Reiner Zumkeller : Guitares
- Hagen Fitz : Batterie
- Richard Kinzel : Basse
Pays: DE
Limb Music – LMP 1305-138 CD
Sortie: 2013/05/17