AUDREY HORNE – Youngblood
Que de chemin parcouru par Audrey Horne depuis ses débuts en 2002 ! Celles et ceux qui se sont intéressés à la discographie du groupe savent que ses deux premiers opus (« No Hay Banda » en 2005 et « Le Fol » en 2007) flirtaient dangereusement avec le rock alternatif et le post-grunge des années 90 ; ce qui était plutôt étrange pour une formation dont les membres (NDR : enfin, certains d’entre eux, en tout cas) étaient issus de la scène extrême norvégienne (Enslaved, Gorgoroth, Sagh, etc.).
Si l’ombre de Faith No More, Tool et Alice In Chains planait encore sur l’album « Audrey Horne » publié en 2010, le groupe y avait entamé une subtile métamorphose en orientant sa musique vers un heavy rock plus classique, rendu presque vintage par l’addition d’envoûtantes lignes d’orgue Hammond.
« Youngblood » poursuit l’entreprise de bonification initiée sur l’album éponyme. Les dernières souillures Grunge/Alternatives ont été définitivement gommées et le patrimoine Heavy Rock hérité des glorieuses seventies (et du début des eighties) a été soigneusement décapé, poncé et verni. Torkjell ‘Toschie’ Rød a renoncé à passer pour le fils illégitime de Mike Patton et Lane Staley et balance désormais des vocaux heavy rock du meilleur cru dont le timbre savoureux rappelle parfois celui d’un autre norvégien : Jorn Lande.
Bien que hautement apprécié, le changement de registre vocal ne constitue pas l’unique atout de ce nouvel opus. C’est aussi (et surtout) au niveau du jeu des six-cordes qu’Audrey Horne côtoie désormais la perfection. La comparaison entre les harmonies de guitares jumelles du duo constitué par Thomas Tofhagen (Sahg) et Arve Isdal (Enslaved, I, Ov Hell) et celles de l’imparable tandem que formaient Scott Gorham et Brian Robertson est presque inévitable. Audrey Horne n’en est pas pour autant devenu le clone du Thin Lizzy de la grande époque et il se dégage de « Youngblood » une véritable personnalité. Les Norvégiens y réussissent le surprenant exploit de délivrer un heavy rock ‘vintage’ ne sonnant pas du tout ‘old school’. L’orgue Hammond, toujours présent, a été utilisé avec plus de parcimonie que sur l’album précédent. La basse d’Espen Lien, quant à elle, a été mise en évidence dans le mix afin d’apporter une dynamique supplémentaire à cette collection de hits en puissance qui, de l’ouverture heavy métallique de « Redemption Blues » au final semi-épique de « The King Is Dead », en passant par les implacables broyeurs de cervicales que sont « There Goes A Lady » et « Pretty Little Sunshine », le Purpleien « The Open Sea » et le presque progressif « Cards With The Devil » désigne « Youngblood » comme l’achat le plus indispensable du mois ! Un disque à découvrir de toute urgence.
L’album (54’32) :
- Redemption Blues (4’36)
- Straight Into Your Grave (3’49)
- Youngblood (4’35)
- There Goes A Lady (3’52)
- Show And Tell (4’47)
- Cards With The Devil (4’07)
- Pretty Little Sunshine (3’42)
- The Open Sea (4’24)
- This Ends Here (3’51)
- The King Is Dead (5’13)
- I wanna Know You [bonus track] (3’14)
- This Ends Here [demo version] (3’58)
- The Open Sea [demo version]
Le groupe :
- Arve Isdal (Ice Dale) : Guitares
- Toschie : Chant
- Kjetil Greve : Batterie
- Thomas Tofhagen : Guitares
- Espen Lien : Basse
Pays: NO
Napalm Records – NPR 468
Sortie: 2013/02/01