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ECLECTIKA – Lure Of Ephemeral Beauty

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Puisque nos voisins Français nous épargnent rarement les allusions ‘fritées’ et les plaisanteries à deux balles au sujet de ce fameux accent belge que nous n’avons jamais entendu ailleurs que sur les plateaux télévisés hexagonaux, nous n’hésiterons pas une seule seconde à abuser du cliché moutardier pour décrire nos impressions nuancées concernant la nouvelle réalisation des Dijonnais d’Eclectika.

Il faut bien l’admettre, « Lure Of Ephemeral Beauty » est le genre de plaque qui fait facilement monter la moutarde au nez de celui qui n’y est pas préparé. En prenant un certain éclectisme pour ligne de conduite, le trio risque fort de s’attirer les foudres de son client potentiel : le fan de métal extrême.

Eclectika n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler un ‘groupe’. En tout cas, pas dans l’acception habituelle du terme. Le projet (fondé en 2001) est constitué d’un vocaliste extrême (Aurélien Pers), d’une chanteuse lyrique (Noémie Sirandre) et d’une véritable pieuvre humaine répondant au nom de Sébastien Regnier. Ce dernier prend en charge tous les instruments, l’écriture de la musique et des textes, la réalisation de l’artwork, la production, le management du label et même l’envoi des CDs promotionnels. Cependant, cette configuration particulière ne constitue que l’une des particularités d’Eclectika.

« Through The Supernova Remnant », l’instrumental grandiloquent qui ouvre la plaque, ne laisse rien deviner de la suite. Le fan de Rhapsody Of Fire, qui a tendu l’oreille au son de ce qui aurait pu être la B.O. du dernier blockbuster inspiré de l’œuvre de Tolkien, en est carrément pour ses frais. Car comme l’indique très justement le titre de l’album, ici, la beauté est très éphémère. Et à l’enchantement auditif initial succède ce maelstrom de riffs primaires, de rythmiques inorganiques et de déchirures vocales qui aurait sans doute pu faire couler quelques larmes de joie sur le rimmel des inconditionnels du métal noir norvégien véritable si Eclectika n’avait pas eu l’intrigante idée d’y ajouter de jolies vocalises opératiques. Et c’est là que réside l’originalité principale du projet. Car si l’alternance de chant extrême et de vocaux féminins n’est pas une surprise pour celui (ou celle) qui a déjà posé une oreille sur un disque d’Epica, d’After Forever ou de l’un de leurs nombreux clones, son association avec la violence primaire du true black est plutôt rare. Et comme au pays de la moutarde forte, les choses ne peuvent pas être aussi simples que ‘True Black Métal avec chanteuse d’opéra’, Sébastien Régnier corse encore le jeu en mâtinant ses compositions d’ambiances spatiales et d’atmosphère post rock.

De là à dire que nous tenons un album génial, il n’y a qu’un pas que nous hésitons quand même à franchir. Mais si vous aimez le métal extrême et que vous êtes un brin éclectique, ce disque pourrait bien vous tuer…, comme le colonel Moutarde, dans le pavillon des invités, avec un chandelier !

L’album (58’49) :

  1. Through The Supernova Remnant (3’17)
  2. Lure Of Ephemeral Beauty (6’06)
  3. Cyclic Anagnorisis (6’18)
  4. Room Nineteen (6’31)
  5. Sophist’s Death : Legacy And Bitter Tears (5’38)
  6. Trauma 835 (4’16)
  7. Sweet Melancholia (5’11)
  8. Les Sept Vertus Capitales (6’13)
  9. Handicapped Sex In A Mental Orgy (4’56)
  10. Aokigahara (10’00)

Le groupe :

  • Noémie Sirandre : Chant
  • Aurélien Pers : Chant
  • Sébastien Regnier : Chant et Instruments
  • Vincent Valenti : Solo de guitare sur « Cyclic Anagnorisis »

Pays: FR
Asylum Ruins – ASYLCD003
Sortie: 2012/11/08

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