FOGALORD – A Legend To Believe In

Fogalord. Ou ‘Comment l’Italie tente sournoisement d’écouler ses contrefaçons de Rhapsody Of Fire en passant par la filière allemande.

Odin sait que, contrairement à certains collègues de la toile moins portés que moi sur la diplomatie, je rechigne à critiquer un album pour le simple plaisir de le faire. En bon vivant, je préfère toujours voir la corne d’hydromel à moitié pleine plutôt qu’à moitié vide et je mets un point d’honneur à trouver quelques qualités dans chaque enregistrement que l’on veut bien soumettre à mon oreille velue. Pourtant, allez savoir pourquoi, avec Fogalord, je me sens obligé de faire une exception. Imputez cela à la fin du monde imminente, ou à la crise économique, peu importe. Toujours est-il qu’il m’est difficile de vous donner envie d’investir le peu de temps qui vous reste ou les quelques euros que vous avez économisés en vous privant du strict nécessaire dans l’achat et l’écoute d’un disque dont vous connaissez déjà l’essentiel si vous possédez dans votre collection les trois premiers albums de Rhapsody (Of Fire).

Dans la bio fournie avec le CD promotionnel, le label Allemand Limb Music tente gauchement de justifier le manque d’originalité de son poulain transalpin en argumentant sur la quasi-impossibilité d’inventer quoi que ce soit de neuf dans le style élimé du power métal symphonique et met en exergue les évidentes qualités techniques des musiciens.

Sur ce dernier point, il faut accorder à Fogalord, et surtout à Danny All, le claviériste/chanteur et principal compositeur du groupe, tout le respect dû à un musicien expérimenté qui, s’il n’invente rien, le fait tout de même avec une certaine dextérité. Étant un sujet mâle quarantenaire fortement insensible au charme latin, je me permettrai quand même d’émettre quelques réserves au sujet de cet accent italien, un peu trop prononcé à mon goût pour des textes rédigés dans la langue de Bruce Dickinson (NDR : chacun choisit ses auteurs classiques, non ?).

Telle cette contrefaçon d’un slip Calvin Klein acquise au marché noir lors d’un voyage à Shanghai et dont l’élastique s’est détendu après avoir été soumis à trois passages en lessiveuse, ma copie d’« A Legend To Believe In » ira rejoindre le fond du tiroir, d’où je ne l’exhumerai que lorsque je n’aurai plus rien d’autre à mettre (sur ma platine laser).

L’album (54’17) :

1. Follow The Fog (2’19)
2. At The Gates Of The Silent Storm (4’54)
3. Black Era (0’27)
4. The Fog Lord (5’06)
5. The Scream Of The Thunder (4’48)
6. A Legend To Believe In (4’14)
7. The Dark Prophecy (2’04)
8. A Day Of Fire (6’23)
9. Our Last Nightfall (3’51)
10. Strength Of The Hopeless (0’32)
11. The March Of The Grey Army (4’06)
12. In War And Resurrection (15’40)

Le groupe :

• Stefano Paolini : Guitares
• Dany All : Chant et Claviers
• Lorenzo Costi : Basse
• Francesco Zanarelli : Batterie

Pays: IT
Limb Music – LMP 1210-134-CD
Sortie: 2012/10/05