WOLF’S GANG – Apocalypse
L’« Apocalypse » selon Wolf’s Gang est sans doute le seul chapitre de ce nouveau testament du métal classique qu’est le catalogue du label Emanes Metal Records que nous ne lisons pas avec plaisir. Sil est vrai qu’au point de vue strictement musical, la plaque ne manque pas d’atouts, les textes tantôt historiques, tantôt basés sur une actualité franco-française et rédigés dans la langue d’Alain Decaux et Patrick Poivre d’Arvor ne sont pas parvenus à susciter notre intérêt.
Si quelques chroniques dithyrambiques glanées sur la très chauvine ‘toile.fr’ vantent la qualité des lyrics et le choix des sujets, nous nous sommes, quant à nous, carrément ennuyés au cours de leur lecture et avons même, parfois, été irrités par le style d’écriture et de chant. C’est le cas de ce « Crash », par exemple, qui enfonce les portes ouvertes en molestant verbalement la sécurité défaillante des compagnies aériennes low-cost et irrite l’oreille par la répétition de rimes se terminant presque toutes en ‘é’. Dans un autre style, « Maréchal de Fer » (NDR : dédié au Maréchal d’Empire Louis-Nicolas Davout, qui ne doit probablement l’honneur de cet hommage musical qu’au fait d’être, comme le groupe, originaire du département français de l’Yonne) est écrit au futur simple et à la deuxième personne du singulier ce qui lui donne un côté prétentieux relativement insupportable. « Toxique Luxure » aurait marqué des points en dénonçant les dérives de la gestion financière de dirigeants de l’EDF si Frederic Bailly avait craché son courroux, comme le faisait en son temps Bernie Bonvoisin, au lieu de se contenter de pleurnicher sur le dos des méchants qui engrangent le pognon en omettant d’entretenir leurs centrales nucléaires. Tout cela manque décidément d’un petit peu de hargne. Un prix spécial ‘Feux de l’Amour’ dédié au titre le plus larmoyant de l’histoire du hard rock sera attribué à la ballade « Mon Combat ». Nous doutons personnellement qu’une personne se battant contre l’affreux crabe ou l’un de ses proches trouve le moindre réconfort dans l’écoute d’un texte aussi défaitiste que celui-là ! Seul le thème de « Génocide », qui dénonce une affaire dont nous ignorions tout mais qui nous a donné envie d’en savoir plus (NDR : le massacre du peuple Bamiléké sous la direction de l’armée française peu avant l’indépendance du Cameroun en 1960), parvient à nous tirer de la léthargie qui s’est emparée de nous dès le début de la lecture du livret.
Faire ‘sonner’ le métal en langue française est un exercice ardu et Wolf’s Gang s’y casse malheureusement quelques crocs. C’est finalement un peu dommage puisque, dans un style très inspiré par le heavy métal des eighties, le groupe est plutôt costaud. Malgré le chant en français, les références à Iron Maiden (« Crash », « Génocide », « Docteur Satan », « Apocalypse ») et à Accept (« Maréchal de Fer ») sont souvent évidentes. La technique des musiciens (NDR : avec une mention spéciale pour les soli de guitare de Julien Amiot) ne souffre, quant à elle, d’aucune critique. À tester si vous aimez le métal francophone et que le contenu des textes ne vous intéresse pas outre mesure.
L’album (55’29) :
- Crash (5’27)
- Maréchal De Fer (4’56)
- Guerre De Cent Ans (4’44)
- Toxique Luxure (4’28)
- Couloir De La Mort (6’15)
- Mon Combat (7’34)
- Docteur Satan (4’41)
- Génocide (6’58)
- Martyre De Nos Clans (6’58)
- Apocalypse (4’36)
Le groupe :
- Frederic Bailly : Chant
- Julien Amiot : Guitare
- Jeremy Thiebauld : Guitare
- Hermann Goizet : Basse
- Yohann Tanfin : Batterie
Pays: FR
Emanes Metal Records – Metal 026
Sortie: 2011/08/17