OMISSION – Pioneers Of The Storm
Allez, une fois n’est pas coutume, voici un petit conseil inspiré par une expérience personnelle ! Si, comme l’insouciant qui rédige ces lignes, vous avez l’habitude d’écouter de la musique au boulot et que votre espace de travail se situe dans un bureau open-space, vous serez bien avisés de ne pas oublier de brancher la prise de vos écouteurs lorsque vous insérerez le nouvel album d’Omission, « Pioneers Of The Storm », dans le lecteur CD de votre ordinateur. En effet, la petite séance d’exorcisme servant d’introduction à la plaque et les ‘joyeux’ hurlements de possédé qui l’accompagnent, pourraient attirer sur vous l’attention de collègues peu enclins à profiter des bienfaits matinaux d’une bonne douche de métal satanique.
Omission débarque de Madrid, où il sévit depuis 2002. Ce rugueux quatuor hispanique distille une mixtion savamment dosée de thrash métal apocalyptique, de métal classique et de black métal. « Pioneers Of The Storm » est sûrement le genre de disque que l’on écoute en enfer lorsque l’on en a assez de se passer en boucle les trois premiers Slayer et la discographie complète du triumvirat teuton Destruction / Kreator / Sodom.
Outre l’intro glauque à souhait, Omission accumule quelques-uns des clichés les plus ‘terrifiants’ du genre : maquillage facial, vêtements en cuir noir, bracelets cloutés, cartouchières, croix renversées, pentagrammes, textes sataniques, photos promos prises dans un cimetière, etc. Pourtant, nous aimons à penser que tout cela fait partie du ‘Grand Cirque Métallique’ et que le groupe ne se prend pas vraiment au sérieux. Car avec un vocaliste/guitariste dont la liste des héros musicaux va de Rudolph Schenker à Johnny Rotten en passant par Dee Snider et Freddie Mercury et un batteur qui souligne que : ‘Rien n’aurait été possible sans Beavis & Butthead, Dragon Ball, Saint Seya, Silvester Stallone et Chuck Norris’, il est difficile d’imaginer que les Madrilènes travaillent secrètement à l’avènement du Grand Cornu sur Terre.
Bien que ses riffs ultra-speedés doivent énormément au Slayer des eighties (NDR : l’intro de « Drunken, Junkie & Punter » a un petit côté « Die By The Sword »…) et aux précurseurs de la scène thrash allemande, « Pioneers Of The Storm » possède quelques caractéristiques qui lui sont propres : les vociférations d’écorché vif atteint de pharyngite aiguë de Patillas, par exemple, s’apparentent beaucoup plus au style de la scène black des nineties qu’aux vocaux thrash typiques. À l’inverse, les soli de guitares sont tellement mélodiques qu’ils pourraient avoir été inspirés par le heavy métal traditionnel des années quatre-vingt. Les lignes de basse, généralement inaudibles dans ce style musical, sont mises en valeur par le mix et se révèlent d’une efficacité imparable.
Les amateurs de reprises apprécieront à sa juste valeur la cover métallisée du classique « Deathwish » des death rockers californiens de Christian Death.
Si l’alliage de métaux (NDR : 70% Thrash, 20% Black et 10% traditionnel) ne suffit probablement pas à faire de « Pioneers Of The Storm » la plaque la plus brillante de l’année, il se révélera certainement d’une solidité à toute épreuve au moment du passage à la scène.
L’album (45’34) :
- Ab Intra (0’50)
- The Slaughter Hour (5’17)
- Drunken, Junkie & Punter (4’01)
- I Am the Devil Scythe (4’41)
- In Mourning We Dwell (3’29)
- Totally Fucked Up (6’35)
- At Last We Will Have Revenge (4’35)
- Crushing Defeat (4’26)
- Deathwish (3’09)
- Attack of the Living Dead (8’28)
Le groupe :
- Surt : Basse
- Patillas : Chant, Guitare
- Marco Marouco : Guitare Lead
- Daviti : Batterie
Pays: ES
Emanes Metal Records – Metal 037
Sortie: 2012/10/25