SERPENT SAINTS – All Things Metal
Pour faire encore plus clair que le titre de son album « All Things Metal » (NDR : ‘Tout ce qui est métal’) afin décrire le style de ses compositions, Serpent Saints aurait carrément pu préciser ‘All Things Eighties Metal’. Car c’est bien de cela dont il s’agit ici : un disque de heavy métal traditionnel, fortement inspiré par les glorieuses années quatre-vingt.
La création de Serpent Saints remonte à l’année 2004, lorsque les guitaristes danois Martin Impaler et Simon Constrictor, alors membres du combo black métal Ad Noctum, ressentent le besoin irrésistible de se replonger dans les racines du heavy métal. Après s’être fait la main sur des reprises de Judas Priest, Iron Maiden et Twisted Sister, les compères se mettent en quête d’une section rythmique et d’un vocaliste afin de compléter le line-up de leur formation, et surtout de s’atteler à l’écriture de titres personnels. Le bassiste Ryan D’Molisher et le batteur Lars Olrik s’imposent rapidement comme les partenaires idéaux de l’entreprise. Trouver un frontman s’avère, par contre, être une entreprise bien plus hasardeuse. Dans un premier temps, le groupe porte son choix sur un énergumène plutôt instable répondant au pseudo approprié de Therapist. Et, c’est ce line-up qui, en 2007, met en boîte un premier EP intitulé « Leather Lucifer ». Le groupe établit sa réputation scénique en tournant principalement au Danemark, mais aussi en France et en Belgique. Therapist ayant été interné à cause de problèmes mentaux, Serpent Saints se retrouve sans vocaliste au moment d’enregistrer son premier album. Dans un premier temps, le groupe songe à mettre ses titres en boîte avec l’aide vocale de quelques invités de marque. Le premier à répondre à l’appel est Søren Adamsen, l’actuel hurleur des légendaires thrashers danois Artillery. La prestation de ce dernier est tellement convaincante que le groupe le presse d’assurer la totalité des vocaux de l’album.
Les Danois ont bien remisé au placard ‘corpse-paints’, pentagrammes et croix renversées, mais ils semblent avoir gardé, de leur passé black métal, un goût prononcé pour les histoires occultes (« Lucifer’s Hand », « Witchhunt) ») et les exploits guerriers de leurs ancêtres nordiques (« Revenge From The North », « Warhorse »). Ici s’arrête toute comparaison avec le ‘métal noir qui vient du froid’. Car comme nous l’avons dit, c’est dans le métal des eighties que le groupe puise son inspiration. « Revenge From The North », en ouverture, plante d’ailleurs instantanément le décor : une intro lourde à souhait, talonnée de près par une cavalcade de riffs puissants, rehaussés d’un refrain fédérateur et de parties lead traditionnelles. Si « Rising » et « Lucifers Hand » avec leurs guitares tranchantes et leurs vocaux hargneux, franchissent plus d’une fois les limites qui séparent le heavy classique du thrash métal, des titres tels que « Warhorse » ou l’hymne « All Things Metal » nous replongent abruptement dans le meilleur de la N.W.O.B.H.M. Désireux, probablement, d’affirmer son appartenance à la scène métal danoise, Serpent Saints rend hommage au plus illustre de ses compatriotes en reprenant, avec un certain brio, le classique « Come To The Sabbath » de Mercyful Fate. L’album se termine de la meilleure manière qui soit, par « Hang ‘Em High/The Hangedmans Song », un titre épique de neuf minutes (NDR : intro comprise), qui résume à lui seul tout l’univers métallique de ces ‘reptiles bienheureux’.
Fortement conseillé aux amateurs de métal classique. Thrashers : ne surtout pas s’abstenir !
L’album (44’29) :
- Revenge From The North (4’15)
- Rising (4’45)
- Warhorse (4’04)
- Lucifer’s Hand (5’38)
- Withchunt (5’40)
- All Things Metal (5’18)
- Come To The Sabbath [Reprise Mercyful Fate] (5’09)
- Hang ‘Em High (intro) (2’01)
- The Hangedmans Song (7’35)
Le groupe :
- Søren Adamsen : Chant
- Lars Olrik : Batterie
- Martin Impaler : Guitares
- Simon Constrictor : Guitares
- Ryan D’Molisher : Basse
Pays: DK
Emanes Metal – Metal 030
Sortie: 2012/03/05