QUIKION – Ramadan
Line-up de Quikion : Yukiko Totoki, voix, concertina, harmonium, toys, percussions, Eiji Oguma, guitare, bouzouki, tempura, et Emi Sasaki, accordéon, glockenspiel, psaltery, pianica, toys, percussions, voix. Ils sont influencés par l’école minimaliste française, représentée par Pascal Comelade ou Klimperei. C’est du folk international qui ne veut pas dire son nom.
La chanteuse Yukiko Totoki, qui compose toutes les paroles, donne une couleur très internationale à « Moon And A Bride » (« Borino Oro »), un morceau agréable tiré du folklore yougoslave. Malgré le titre, « Ramadan » ne ressemble en rien à de la musique arabe. Cela rappelle un peu la musique folklorique française, et notamment … Gilbert Bécaud quand il chantait « Quand tu danses ». Cette musique guillerette se prête bien au phrasé de l’accordéon, très présent et même parfois envahissant sur ce CD.
« The Cracked Harmonium Of Chotabaru » apporte du changement par l’utilisation de l’harmonium et … le silence de Yukiko Totoki. Des bruitages divers parcourent le morceau : sonnettes de vélo, … La chanteuse japonaise reprend du service sur « Die Ballade Von Der Höllen-Lili », qui a été composé par Kurt Weil. Son rythme dansant et guilleret l’apparente plutôt à de la musique venant de l’Est. Il est vrai que pour des Japonais, la distance aidant, il ne doit pas y avoir tellement de différence.
Accordéon toujours pour « Guessing Song », à forte coloration mélancolique. La voix cristalline de Yukiko Totoki y est bien à sa place. Elle agrémente aussi « Cha-Ri-Ne » d’une fraîcheur bienvenue. Ce très beau morceau a des accents venant du climat continental. Ce mélange détonant donne malgré tout un résultat agréable.
Tiré d’un traditionnel pakistanais, « Spellbound » (« Dhamal Qalandar Shahbaz ») est encore plus déroutant. Les instruments exotiques prennent cette fois la place de l’accordéon. On devine la place réservée à la danse locale sur ce genre de musique. La voix de Yukiko Totoki s’en accommode fort bien. La consonance tzigane domine sur « Sirba d’accordeon », instrumental tiré du folklore roumain. Très bien joué, cela n’a pourtant ni la fierté ni la fougue débridée des gitans. On respecte la lettre mais pas l’esprit.
« The Cuckoo » est un traditionnel anglais pas mal interprété, sans plus. On pourrait comparer ce titre à ce que fait Blackmore’s Night si les intonations de la chanteuse étaient moins approximatives. Le magnifique instrumental « Concertina Blues » évoque la musique irlandaise. Cette musique festive méritait mieux. Ces Japonais savent tout jouer mais ça manque singulièrement de feeling.
Même remarque que pour « Sirba d’accordeon » sur « Heaven Knows », qui rappelle un peu le folklore des Balkans mais n’en a ni le brio ni la fierté. Enfin, très imbibé d’accordéon, « Kondratiev Song », instrumental qui semble tiré du folklore français, semble avoir été fait pour un bal musette de province. Il se termine de façon plutôt abrupte par des bruitages.
Très varié, cet album techniquement bon manque pourtant d’âme. Dans le genre, on préférera de loin le groupe belge Laïs, beaucoup plus authentique.
Pays: JP
Muséa Records GA 8676.AR
Sortie: 2003/10