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NAGLFAR – Téras

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On ne m’enlèvera pas de l’idée que les Vikings étaient de grands malades. Dans la mythologie nordique, le ‘Naglfari’ était un bateau fabriqué à partir des ongles des défunts. Cet étrange vaisseau était destiné à transporter les géants et les forces du chaos jusqu’aux champs de bataille du Ragnarök. Mais où allaient-ils donc chercher des idées pareilles ? Toujours est-il que cette histoire de bateau et d’ongles convient parfaitement à Naglfar dont le black métal transporte autant qu’il déchire !

Naglfar n’est sans doute pas la plus prolifique des formations black métal suédoises. Le groupe, qui sévit pourtant depuis plus de vingt ans, n’a publié que six albums et « Téras », le petit dernier, fait suite à un « Harvest » déjà vieux d’une demi-décennie. Peu importe l’attente après tout puisque la qualité est au rendez-vous. N’allez pas croire, cependant, que le trio d’Umeå a profité des cinq années qui séparent la sortie de ses deux derniers opus pour créer de l’inédit, de l’original ou de l’avant-gardiste. Non, du point de vue ‘stylistique’, « Téras » répond aux cannons du black métal mélodique à la suédoise (NDR : des cannons qu’il a contribué à établir en compagnie d’autres formations telles que Dissection ou Nécrophobic) et c’est plutôt par la qualité des compositions et la puissance sonore que Naglfar justifie le délai d’attente imposé à ses nombreux fans.

Dès les premiers titres, les Suédois imposent leur black métal lunatique aux ambiances changeantes. L’éponyme « Téras » qui ouvre la plaque est court et pesant. C’est un véritable hymne guerrier qui ne laisse rien deviner de la déflagration sonore qui va suivre. « Pale Horse » émoustille notre fierté nationale en mettant en valeur les blast-beats terrifiants de notre compatriote Dirk Verbeuren (Soilwork, Scarve, Anatomy Of I, Powermad) engagé comme musicien de session. Le batteur fournit un véritable travail de titan que nous saluons d’un grand ‘Raaoouwwwww’. (NDR : le traditionnel ‘cocorico’ n’est pas de mise étant donné que l’ami Dirk est né à Wilrijk dans la région d’Antwerpen). Les titres s’enchainent en alternant les cadences infernales de plages black/death haineuses et ultra-speedées (« III : Death Dimension Phantasma », « An Extension Of His Arm And Will », « Invoc(H)ate ») et des accalmies atmosphériques morbides comparables aux ambiances crées par les norvégiens de Satyricon (« The Monolith », « Bring Out Your Dead », « The Dying Flame Of Existance »).

La plus grande réussite de Naglfar est sans doute d’être parvenu à combiner une musique extrême et sans compromis à des refrains accrocheurs dont on se souvient encore longtemps après avoir écouté l’album (NDR : ce qui est plutôt rare dans le black métal). Vivement la suite… dans cinq ans, peut-être !

Liste des morceaux (44’36) :

  1. Téras (2’16)
  2. Pale Horse (3’38)
  3. III : Death Dimension Phantasma (4’15)
  4. The Monolith (6’33)
  5. An Extension Of His Arm And Will (4’46)
  6. Bring Out Your Dead (4’49)
  7. Come Perdition (5’43)
  8. Invoc(H)ate (4’24)
  9. The Dying Flame Of Existance (8’11)

Le groupe :

  • Kristoffer Olivius : Chant
  • Andreas Nilsson : Guitares
  • Marcus E. Norman : Guitares, Basse et Claviers
  • Batterie : Dirk Verbeuren (Session)

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2012/03/26

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