RATTLESHAKE – Rattleshake

Depuis sa création en 2007, Eonian Records s’est fixé le surprenant objectif d’offrir une seconde chance à quelques groupes hard rock, glam métal, hair métal ou sleaze rock qui auraient probablement cassé la baraque au début des années 90 si un certain Nirvana n’était pas venu pourrir l’ambiance avec son douloureux « Nevermind ». En nostalgiques de cette époque où les choses étaient beaucoup plus simples et surtout beaucoup plus fun, c’est avec un plaisir, à chaque fois renouvelé, que nous voyons arriver dans nos boîtes aux lettres les colis promotionnels estampillés du logo de ce sympathique label américain.

Après avoir exhumé les albums inédits de quelques disparus au potentiel énorme (NDR : Charlotte, TNA, Gynger Lynn, Sweet Sybil, Sandra Dee et Legacy, pour ne citer que les combos dont nous avons reçu les plaques), Eonian frappe à nouveau en réunissant sur un CD, court mais hautement jouissif, les sept enregistrements oubliés d’une formation épatante appelée Rattleshake.

La carrière de ce quintette formé à la fin des eighties dans la région de la Bay Area de San Francisco est courte mais intense. Le groupe enchaîne concert sur concert et assure, entre autres, les premières parties de superstars américaines du hard rock telles que comme Tesla, Warrant et Winger. Comme bon nombre de formations pratiquant ce style musical, Rattleshake disparaît avec l’avènement du grunge sans avoir l’occasion de graver ses compositions sur un support digne de ce nom.

Nous n’aurions sans doute jamais eu la chance de profiter de ce parfait compromis entre le sleaze rock des premiers Guns’n’Roses et le hard blues du génial Great White si, vingt ans après l’hécatombe, Eonian n’était pas passé par là.

« Shootin’ Whiskey » qui ouvre énergiquement la plaque est le genre de titre que nous aurions aimé entendre sur le « Chinese Democracy » de Guns N’Roses : un hard rock’n’roll, musclé et festif, qui génère une furieuse envie de taper du pied. Le timbre aigu de Don McBee rappelle d’ailleurs beaucoup celui d’Axl Rose. Si le rock plus nuancé de « Gypsy Queen » évoque beaucoup le « Modern Day Cowboy » de Tesla, le hard rock teinté de blues des remuants « Take Me Down » et « Mudbone Delight » nous replonge, quant à lui, dans l’ambiance des classiques « Once Bitten… » et « …Twice Shy » de Great White. À l’écoute du joyeux « Rattleshake Boogie », on ne peut s’empêcher de penser que Van Halen a aussi beaucoup fait pour l’éducation musicale des membres du groupe. Une seule faute de goût vient ternir ce florilège d’énergie positive : l’insipide ballade « Never Say Goodbye » qui ne sert pas vraiment à autre chose qu’à allonger un peu la durée du CD.

Merci Eonian pour cet agréable retour de vingt ans dans le passé !

Les titres (28’12) :

1. Shootin’ Whiskey (3’36)
2. Gypsy Queen (3’23)
3. Take Me Down (5’10)
4. Mudbone Delight (4’08)
5. Jump On Me (4’12)
6. Never Say Goodbye (4’26)
7. Rattleshake Boogie (3’13)

Le groupe :

• Steve Fletcher : Batterie et Chant
• Mark ‘Freeze’ Freseman : Guitares et Chœurs
• Don McBee : Chant
• Bryan ‘Coach’ Lujan : Basse et Chœurs
• Ralph Longo : Guitares et Chœurs

Pays: US
Eonian Records ER00020
Sortie: 2012/04/10