MAYALL, John – Big man blues
Après une rapide vérification dans nos archives, il s’avère que nous n’avions jamais eu l’opportunité à Music in Belgium de chroniquer un album de John Mayall. L’occasion de réparer cette lacune nous est donnée ici par le label Blues Boulevard qui édite un CD de John Mayall intitulé “Big man blues”. Nous n’allons pas nous attarder sur une présentation en détail de la vie et de l’œuvre de John Mayall mais il faut savoir deux ou trois choses sur lui. Premièrement, sans John Mayall, pas de blues anglais et par conséquent pas de Rolling Stones, pas de Cream, pas de Fleetwood Mac, pas de Led Zeppelin, rien, le vide sidéral. En effet, John Mayall a été dans les années 60 le parrain du blues anglais et a servi d’instituteur à tous les apprentis bluesmen et rockers qui passaient dans son groupe et qui sont ensuite partis former leur propre groupe et leur propre légende. John Mayall a en effet intégré dans ses Bluesbreakers des musiciens comme Charlie Watts, Mick Taylor, Mick Fleetwood, Andy Fraser (futur Free), Eric Clapton (sur son fameux album de 1966), Jack Bruce (qui rejoindra ledit Eric Clapton dans Cream) ou Peter Green, pour n’en citer que quelques-uns.
Ce travail d’accoucheur du blues en Grande-Bretagne, John Mayall l’a fait avec d’autres grands inspirateurs, comme Alexis Korner (1928-1984), Graham Bond (1937-1974) ou Cyril Davies (1932-1964), autant de gens qui ont formé toute la génération des bluesmen et rockers anglais nés après la guerre, créant ainsi les bases du fameux British Blues Boom. Comme on le voit, tous sont décédés, à l’exception de John Mayall qui, à 78 ans, est aujourd’hui le doyen toujours actif du blues anglais, comme le montre son dernier album “Howlin’ at the Moon”, sorti l’année dernière.
Mais si “Howlin’ at the Moon” est le dernier album de John Mayall, qu’est-ce donc que ce “Big man blues”, sorti encore tout fumant des ateliers du label Blues Boulevard ? C’est en fait la réédition de l’album “Road show blues” sorti en 1981. Il n’y a pas tromperie sur la marchandise, puisque tout cela est expliqué noir sur blanc sur la pochette du CD. On s’étonnera tout simplement de ce changement de titre, ainsi que des photos de John Mayall à des âges différents figurant sur l’album. On entend aussi parfois des petits ratés entre les titres, comme des débuts de chansons interrompues après une demi-seconde, avant que le morceau suivant ne continue. Ce n’est pas la première fois qu’on entend ce genre de défaut sur les productions Blues Boulevard, ce qui est dommage.
Pour en revenir à cet album “Big man blues” ou “Road show blues” de 1981, on ne pourra que constater l’excellence de la musique de John Mayall qui nous sort ici un boogie blues géré de main de maître avec une équipe de musiciens triés sur le volet : James Quill Smith (guitare et chœurs), Kevin McCormick (basse), Soko Richardson (batterie), Maggie Parker (chant et percussions, la future épouse de John Mayall) et Christiaan Mostert (flûte et saxophone). L’album comprend sept titres enregistrés en studio à Los Angeles en 1981, ainsi que deux titres live joués au Golden Bear Club d’Huntington Beach la même année (“What you want me to do” de Jimmy Reed et “Mexico” de John Mayall). Voilà donc une bonne occasion de redécouvrir le John Mayall cuvée 1981, une période qu’on a un peu tendance à oublier.
Pays: GB
Blues Boulevard 250306
Sortie: 2012/02/15 (réédition, original 1981)