STUBB – Stubb
Imaginez un univers parallèle dans lequel un Jimi Hendrix ouvrier métallurgiste à Birmingham à la fin des sixties se serait accidentellement sectionné quelques phalanges en manipulant une presse hydraulique. Imaginez encore que le guitariste, désireux de pouvoir continuer à jammer en compagnie de potes musiciens, se serait bricolé une ‘prothèse maison’ avec un bout de plastique fondu et quelques lanières de cuir. Imaginez, pour terminer, que cet artifice aurait apporté à ses riffs blues et psychédéliques une dimension ‘heavy’ plutôt inédite à l’époque.
Il est peu probable que cette petite incursion dans le monde fantastique de la quatrième dimension du rock’n’roll donne naissance au blockbuster cinématographique de l’été. Cependant, elle a au moins le mérite de vous donner une petite idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre en plaçant le premier album (éponyme) de Stubb sur votre platine.
Car la musique du trio londonien pourrait se résumer comme ceci : la collision frontale entre blues hallucinogène et heavy rock, un déluge ‘Hendrixien’ de Wah-Wah et de Fuzz soumis à la patte lourdingue d’un Iommi en plein délire psychédélique.
C’est le guitariste/chanteur Jack Dickinson qui forme le trio en 2006. La section rythmique originale quitte le navire en 2007, peu de temps après avoir mis en boîte une démo trois titres intitulée « Dropout Sessions ». En 2009, après une courte période d’inactivité, Dickinson s’adjoint les services de Pete Holland et Chris West, respectivement bassiste et batteur de l’excellent trio doom/sludge/stoner Trippy Wicked and the Cosmic Children of the Knight (voir « Movin On« ) dont nous vous avons déjà vanté les mérites. Fin 2010, Stubb (ré)investit les ‘Dropout Studios’ (NDR : dans la banlieue de Londres) afin d’y enregistrer son premier album en compagnie de Tim Cedar, le leader du combo noise rock Part Chimp. Tony Read, le guitariste de la formation rock seventies américaine Stone Axe, avec laquelle Stubb écume les scènes d’Angleterre et d’Allemagne dans le courant de l’année 2011, se charge quant à lui du mixage et de la mastérisation. Mettant en pratique l’adage qui affirme que l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, Chris West publie « Stubb » sur son propre label (Superhot Records).
De cette association de musiciens contemporains naît une plaque plus ‘seventies’ que nature. Emboîtant le pas de Witchcraft et de Firebird, Stubb ressuscite, pour trente-cinq petites minutes seulement, les talents conjugués de Jimi Hendrix, de Cream, de Mountain, de Black Sabbath, de Grand Funk Railroad et d’Humble Pie.
« Stubb » est disponible sur le site de Superhot Records en version CD, LP et en téléchargement digital sur les plateformes habituelles (NDR : la pochette est vraiment sublime et il serait dommage de s’en priver en se contentant d’insipides fichiers électroniques). Le bonheur auditif est à portée de clic. Vous auriez vraiment tort de vous priver !
Les titres (35’44) :
- Road (4’02)
- Scale The Mountain (5’17)
- Flame (4’51)
- Soul Mover (3’40)
- Crosses You Bear (2’07)
- Hard Hearted Woman (4’50)
- Crying River (3’44)
- Galloping Horses (7’13)
Le groupe :
- Jack Dickinson : Guitare et Chant
- Pete Holland : Basse
- Chris West : Batterie
Pays: GB
Superhot Records SR001CD
Sortie: 2012/02/06