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LEVIN TORN WHITE – Levin Torn White

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La rencontre de trois artistes de ce gabarit suscite toujours l’attention, particulièrement lorsque ceux-ci ont montré tout au long de leur carrière une capacité d’ouverture et de prise de risques peu commune. En tout cas, à leur âge et avec un pedigree aussi étoffé, ces trois-là n’ont clairement aucune crainte à avoir et, dans le même temps, le confort de n’avoir rien à prouver. Pourtant, à l’écoute, ils osent encore et proposent un répertoire neuf, ambitieux, aventureux et plutôt difficile d’accès pour un public moins averti.

En fait, ces trois lascars se connaissent depuis de nombreuses années et ont parfois travaillé longuement sur des projets communs. Tony Levin connaît parfaitement tous les membres de Yes. À l’occasion, il a même joué au sein du groupe (« Union ») et avec la plupart individuellement lors de divers projets. Dans cette grande famille, Bill Bruford reste le plus présent, avec King Crimson d’abord et beaucoup d’autres ensuite, parmi lesquels on retrouve le Bruford Levin Upper Extremities. Celui-ci a d’ailleurs recruté David Torn. Ce guitariste américain, inclassable, obsédé par le son et l’effet, est responsable d’un des tout grands albums du label allemand E.C.M., « Cloud About Mercury » (1987), enregistré avec le même duo et Mark Isham.

Tout au long de ces quatorze titres d’une intensité souvent incroyable, entre démesure, délire et étrangeté, entre atmosphères spatiales, bizarroïdes ou rugueuses, ces trois artistes affichent toutes leurs qualités habituelles, énormes mais sans réelles surprises. La combinaison de ces trois personnalités, en fait très différentes, donne un résultat idéal. Le batteur Alan White se signale toujours par cette efficacité sidérante et cette capacité à se fondre totalement dans un ensemble complexe auquel il parvient à apporter dimension et envergure. À l’aise dans toutes les situations, Tony Levin alterne puissance et légèreté, rugosité et souplesse, vélocité et quiétude, classicisme et désir d’expérimentations. Son association avec Alan White s’avère aussi fructueuse qu’avec Bill Bruford. Quant au guitariste David Torn, il s’inscrit encore et toujours dans l’univers de l’étrange et du surprenant. Même s’il affiche beaucoup d’aisance sur le manche, il se concentre en priorité sur l’atmosphère et l’effet sonore. Il adore faire crier, hurler et crisser son instrument, glisser sur le manche, triturer le son, s’échapper dans toutes les directions. Son rôle est primordial et son influence prépondérante.

Cet ensemble haut de gamme présente peu de failles. À coup sûr, les amateurs de Fusions Prog-Rock avant-gardistes et expérimentales seront ravis. Cette collaboration ne laissera pas indifférent.

Les titres (55’16) :

  1. No Warning Lights (2’11)
  2. Ultra Mullett (4’42)
  3. White Noise (2’57)
  4. The Hood Fell (3’35)
  5. Monkey Mind (4’27)
  6. Cheese It, the Corpse (4’49)
  7. Convergence (4’08)
  8. Pillowfull of Dark (4’19)
  9. The Eggman Cometh (1’33)
  10. Sleeping Horse (5’35)
  11. Prom Night of the Centipedes (4’40)
  12. Crunch Time (4’05)
  13. Brain Tattoo (3’15)
  14. Lights Out (5’00)

Le trio :

  • Tony Levin (Peter Gabriel, King Crimson, Anderson/Bruford/Wakeman/Howe, Liquid Tension Experiment, California Guitar Trio, Bozzio/Levin/Stevens) : Basses & Chapman Sticks
  • David Torn (Jan Garbarek, Gongzilla, David Bowie) : Guitares & Textures sonores
  • Alan White (John Lennon, Plastic Ono Band, George Harrison, Yes) : Batterie & Percussions

Pays: US
Lazy Bones Recordings
Sortie: 2011/09/13

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