MYRATH – Tales Of The Sands
Nous aurions beaucoup aimé vous vanter la beauté de l’artwork illustrant ce « Tales Of The Sands ». XIIIbis Records en a malheureusement décidé autrement en se contentant de nous fournir un insipide CD-R (camouflé en CD promotionnel au moyen d’une banale étiquette autocollante). Nous regrettons sincèrement qu’un tel joyau ne nous ait pas été présenté dans un écrin plus digne de sa magnificence. Car le mot est lancé : « Tales Of The Sands », le nouvel album des Tunisiens de Myrath est un joyau, une perle rare, une oasis de beauté dans le désert aride du métal progressif actuel.
Nos lecteurs assidus se souviennent peut-être de l’enthousiasme qui fut le nôtre lorsqu’en janvier de l’année dernière, nous avions succombé au charme des délices du métal progressif oriental grâce au superbe second opus de Myrath intitulé « Desert Call« .
La recette magique qui fait tout le charme de cette formation ‘ethnico-progressive’ nous semble aujourd’hui bien plus savoureuse encore qu’elle ne l’était il y a presque deux ans. Le quintette, mené depuis ses débuts par le guitariste Malek Ben Arbia, semble s’être appliqué à sublimer chacun des ingrédients qui la composent. Arbia, devenu expert dans l’art de combiner la puissance du riff moderne le plus acéré à la mélodie la plus enchanteresse, est soutenu dans sa quête de la perfection mélodique par les rythmiques conjuguées de la basse d’Anis Jouini et de la batterie de Piwee Desfray ainsi que par la virtuosité enchanteresse des claviers d’Elyes Bouchoucha. Plus présents encore que sur « Desert Call », les instruments orientaux et les orchestrations traditionnelles magnifient chaque titre de « Tales Of The Sands ». Percussions, violons, darboukas et autres instruments exotiques invitent l’amateur de métal mélodique et virtuose à une exploration ensorcelante du monde des mille et une nuits. Bien que toujours foncièrement progressif, le métal de Myrath s’affranchit peu à peu des limites que lui imposait jusque-là son admiration sans bornes pour l’œuvre de Symphony X. Il se fait plus épique grâce à l’addition d’un chant féminin angélique sur le titre d’ouverture (« Under Siege »), plus actuel aussi, allant jusqu’à expérimenter des sonorités électroniques (« Merciless Times »).
Mis en valeur par le savoir-faire de quelques-uns des artisans les plus courus en la matière (NDR : Kevin Codfert, Adagio, à la production, Fredrik Nordström, Dimmu Borgir, In Flames, Opeth, Arch Enemy, au mixage et Jens Bogren, Symphony X, Opeth, Katatonia, Soilwork, à la mastérisation), le rendu sonore atteint ici la quasi-perfection.
Au même titre que celle des musiciens surdoués qui l’entourent, la prestation de Zaher Zorgatti impressionne. Le vocaliste, pourtant déjà fantastique sur l’album précédent, semble avoir atteint le sommet de son art. Qu’il s’exprime en anglais ou dans sa langue natale, Zorgatti semble s’être donné pour mission ultime de faire onduler le ventre et les hanches dénudées de nos compagnes au son des modulations orientales de ses ensorcelantes cordes vocales.
En ces temps troublés où politique et religion divisent, il est bon de constater que la musique peut encore rapprocher les peuples. Un achat indispensable !
Liste des morceaux (45’13) :
- Under Siege (4’28)
- Braving The Seas (4’20)
- Merciless Times (3’28)
- Tales Of The Sands (5’19)
- Sour Sigh (4’58)
- Down Within (3’31)
- Wide Shut (5’25)
- Requiem For A Goodbye (4’23)
- Beyond The Stars (5’15)
- Time To Grow (4’02)
Le groupe :
- Malek Ben Arbia : Guitare
- Anis Jouini : Basse
- Zaher Zorgatti : Chant
- Elyes Bouchoucha : Claviers
- Piwee Desfray : Batterie
Pays: TN
XIII Bis Records
Sortie: 2011/09