S.C.U.M. – Again Into Eyes
Tout d’abord un conseil : écoutez l’album avant de regarder à quoi ressemblent les membres de SCUM, sous peine de s’écrier : « Encore une bande de puceaux qui se la pètent ! ». Et vous n’aurez pas tort. Les Londoniens de S.C.U.M ne nous sont pas totalement inconnus, puisque nous les avions aperçus en première partie de The Horrors lors de leur passage au Cirque Royal l’année dernière. Verdict : sans plus. Méfiance donc à l’égard de ces jeunes blancs-becs.
Tout d’abord, le CD qui nous est envoyé est traçable et n’a pas de pochette. On a vu plus sympathique comme démarche promotionnelle, surtout de la part d’un label aussi prestigieux que Mute. Enfin, on ne s’éternisera pas sur cela. Toujours est-il que S.C.U.M. pourrait aussi s’appeler S.C.U.D. car le label a sorti l’artillerie lourde. Il n’y a qu’à voir la tête de ces débutants pour se dire qu’il n’y a que leur musique qui peut les sauver. Seulement voilà : quand les Horrors prennent le large et sonnent un peu comme U2 sur leur cuvée 2011, SCUM eux décident de sonner comme The Horrors à leur début. D’où le sentiment général d’antipathie qui grandit dès les premières mesures de l’album. Pourtant, il y a une certaine maestria dans l’exécution de la chose, une production qui met le paquet et qui fait parfois mouche, comme la rythmique tribalo-hypnotique de « Cast Into Seasons », les guitares passées à la moulinette lancinante de « Summon the Sound » qui sonne comme un bon vieux Killing Joke, les synthés anesthésiés de « Sentinal Bloom » et un single caché mi-figue mi-raisin en fin d’album « Whitechapel ».
S.C.U.M. sonne comme une entreprise de piratage et de pillage par des geeks du reste de territoires musicaux vierges enfouis dans la matière première des années 80, une mise à sac effectuée parfois avec grande classe mais dans l’ensemble assez maladroite.
Pays: GB
Mute Records CDSTUMM327
Sortie: 2011/09/12