CD/DVDChroniques

TRIVIUM – In Waves

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

L’annulation, pour raisons de santé, de la prestation d’Ozzy Osbourne au dernier Graspop et son remplacement par un Judas Priest relativement mal en point (NDR : Rob Halford semblait parfois souffrir le martyre) nous amène à la réflexion suivante : ne serait-il pas grand temps que le Heavy Métal se trouve de nouveaux héros ? Quelles sont, en effet, les formations qui, dans quelques années, seront capables de reprendre le flambeau et d’attirer les foules lors des grands festivals de l’été ? Trivium pourrait-il être l’un de ceux-là ? Jusque-là, nous avions bien failli le croire.

Après des débuts franchement metalcore, le quatuor, formé en Floride au début du millénaire évolue avec « The Crusade » (2006), son troisième opus, vers un style beaucoup plus personnel, alliant le heavy métal mélodique au trash métal classique. Une solide paire de bretteurs, un vocaliste hors pair, des compositions accrocheuses et un style reconnaissable entre mille, Trivium a (avait ?) tout pour devenir un grand.

Pour « In Waves », le quatuor d’Orlando annonce quelques bouleversements majeurs : un nouveau batteur (Nick Augusto), une coupe de cheveux bien propres et une ‘modernisation’ de son style. Quelques chroniques, glanées au hasard de la toile, décrivent déjà ce nouvel opus comme celui de la maturité ; le meilleur du groupe à ce jour. Sans vouloir contredire nos collègues scribouilleurs, nous nous permettrons d’émettre un avis différent. Car pour nous, ‘standardisation’ n’est pas synonyme de ‘maturité’. Car c’est bien cela qui nous chiffonne avec cet album. En modernisant son style, Trivium semble avoir perdu ce qui le rendait unique et donc intéressant. Ce mélange de neuf et d’Old School qui faisait tout son charme. Certes, le son est excellent. Il est signé par Colin Richardson (Fear Factory, Slipknot, Bullet For My Valentine, et bien d’autres). L’Anglais est connu pour ses productions surpuissantes et lissées à l’extrême. Mais le son n’est pas tout.

Dans sa quête de renouvellement, Trivium utilise tous les artifices qui feront de lui un groupe ‘au goût du jour’. Il (ré)introduit les vocaux extrêmes (NDR : les voix death/hardcore prennent souvent le pas sur le chant clair, pourtant superbe de Matt Heafy). Les guitares se fendent de quelques polyrythmies bien senties (NDR : « In Waves », la plage éponyme, ressemble carrément à du Meshuggah). Quant aux soli qui faisaient jadis la joie des amateurs de métal classique, ils sont ici réduits à leur plus simple expression (NDR : leur quintessence diront ceux qui n’apprécient pas vraiment les démonstrations techniques).

En bref, « In Waves » est un album, solide, efficace, puissant et moderne. Pari gagné, donc pour Trivium ? Oui, si c’est réussir que de perdre son identité pour ressembler à n’importe quel autre ‘gros vendeur’ metalcore.

Déçu moi ? Un peu, mais je survivrai.

Liste des morceaux (51’26) :

  1. Capsizing The Sea (1’30)
  2. In Waves (5’02)
  3. Inceptions Of The End (3’48)
  4. Dusk Dismantled (3’47)
  5. Watch The World Burn (4’53)
  6. Black (3’27)
  7. A Skyline’s Severance (4’51)
  8. Built To Fall (3’08)
  9. Caustic Are The Ties That Bind (5’34)
  10. Forsake Not The Dream (5’20)
  11. Chaos Reigns (4’07)
  12. Of All These Yesterdays (4’21)
  13. Leaving This World Behind (1’32)

Le groupe :

  • Matt Heafy : Guitare, Chant Principal
  • Corey Beaulieu : Guitare, Chant
  • Paolo Gregoletto : Basse, Chant
  • Nick Augusto : Batterie

Pays: US
Roadrunner Records RR7756-2
Sortie: 2011/08/05

Laisser un commentaire

Music In Belgium