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LOIMANN – Towards Higher Consciousness

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Souvenez-vous de cette scène classique utilisée dans la plupart des films d’action tournés durant les seventies : le héros, drogué à son insu, ou souffrant d’une commotion cérébrale après avoir reçu un énorme coup de clé à molette sur le crâne, est à demi conscient ; sa vision de la réalité est déformée ; autour de lui les formes s’allongent tandis que le son se fait diffus et irréel. C’est à peu près l’effet que procure la première écoute de « Towards Higher Consciousness » le dernier album en date de la formation stoner-doom italienne Loimann.

Basé dans la région de Turin, le trio affiche dès ses débuts, en 2001, une passion inconditionnelle pour les groupes majeurs de la scène stoner américaine (Kyuss, Fu Manchu, Monster Magnet). Trois plaques, largement inspirées par ce triumvirat yankee sont pressées entre 2003 et 2006. Les textes, interprétés dans la langue natale de la Cicciolina ne permettent cependant pas à la musique de Loimann de s’exporter au-delà des Alpes. Quelques changements de line-up et une activité scénique intense font lentement évoluer le stoner classique du groupe vers un style plus doom et largement plus psychédélique. Courant 2009, Fabio, Dario et Enrico investissent les ‘One Voice Studio’ où, sous la direction de Danny Giordana (NDR : un ingénieur du son ayant collaboré, entre autres, avec Monster Magnet, Hatebreed, Eye Hate God, Dropkick Murphys et Madball), il met en boîte « Towards Higher Consciousness », son premier album interprété en anglais.

‘Chi va piano, va sano e va lontano’, comme le dit le vieil adage transalpin. Nous démarrons donc en douceur sur un paysage sonore bucolique : douce brise et chant des grillons sur lequel se greffe, telle la promesse d’une déflagration à venir, le son d’une guitare distordue. L’explosion se fait toutefois un peu attendre. Car « Flashover » et son stoner (trop) classique n’est peut-être pas la meilleure carte de visite du groupe. La voix de Fabio y évoquerait probablement celle de Chris Cornell (Soundgarden) si elle n’était pas déformée par des effets sonores auxquels il faut un peu de temps pour s’habituer, mais que l’on finit par apprécier.

La déflagration promise arrive enfin avec les premiers accords de « Lycopodium ». L’expression ‘stoner doom psychédélique’ prend ici tout son sens. Un riff gras et plombé, une basse virevoltante, une batterie sautillante et un chant aux acides gras essentiels : de quoi faire triper le plus terre-à-terre des rockers. Sur « Black Ethanol », c’est le groove qui s’empare de la musique tandis que l’ombre de Dimebag Darrell (Pantera) plane sur la six cordes.

Ce sont probablement les circonvolutions sonores de la plage éponyme qui ont inspiré notre comparaison cinématographique en début de chronique. Pour Loimann, le chemin qui mène à la conscience supérieure semble devoir passer par un état second où la réalité se mêle au rêve ; où le riff le plus cru s’acoquine de l’ambiance la plus psychédélique. La guitare lead ‘seventies’ placée en intro de « Vault » est, quant à elle, si réussie, qu’elle nous ferait presque regretter que le titre ne soit pas entièrement instrumental. Si le groove et la rythmique trépidante de « Tetrodotoxin » appellent presque à la joie de vivre, la quatre-cordes Geezer Butlerienne de « Mere Burden » et son riff ultraplombé rappellent que le doom ne prête pas vraiment à rire. En final, l’instrumental « Cryptic Euphoria », aussi lugubre que son prédécesseur mais dans un style plus actuel, rappelle l’ambiance des premiers efforts des Américains de Tool.

Si les mots Doom, Stoner et Psychédélique font partie de votre vocabulaire, il est peut-être temps d’enrichir celui-ci d’un nouveau mot : Loimann !

Durée Totale : (51’09) :

  1. Post Bucolic Adunanza (1’53)
  2. Flashove (3’52)
  3. Lycopodium (6’20)
  4. Black Ethanol (4’25)
  5. T.H.C. (6’38)
  6. Voices From Beyond (1’00)
  7. Vault (6’13)
  8. Tetrodotoxin (5’28)
  9. Mere Burden (6’56)
  10. Earth Tide Epiclesis (2’09)
  11. Cryptic Euphoria (6’09)
  12. Effimeral Trial (0’56)

Le groupe :

  • Fabio : Guitare et Chant
  • Dario : Basse
  • Enrico : Batterie

Pays: IT
One Voice Recordings – OVR10001
Sortie: 2010/02/01

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