SUICIDE SILENCE – The Black Crown

Si le heavy métal est devenu l’un des genres musicaux les plus vitaux de la planète, c’est qu’il a toujours bénéficié des innovations d’alchimistes insatisfaits du statu quo musical ambiant tels que Black Sabbath, Iron Maiden, Metallica, Meshuggah ou Emperor. C’est dans cet esprit, fort d’une détermination furieuse et d’une implacable intolérance pour la médiocrité, que Suicide Silence a gagné le droit d’être cité comme LE GROUPE étalon définissant le death métal moderne pour la génération montante.

Ceci est, en résumé, le genre de salades que nous sert Century Media en accompagnement de la troisième galette du groupe deathcore californien Suicide Silence. C’est moche de vieillir. J’en suis la preuve ‘vivante’. Car j’ai beau écouter et réécouter « The Black Crown » depuis plusieurs jours, je n’arrive pas à comprendre ce qui fait le succès de Suicide Silence, ni ce qui, en matière d’innovation musicale, autorise le label teuton à élever le quintette au même niveau que Black Sabbath, Iron Maiden, Metallica, Meshuggah ou Emperor.

Attention, la plaque en elle-même n’est pas dépourvue de qualités. Les compos sont furieuses, le son est bluffant (NDR : la production massive est signée par Steve Evetts (Dillinger Escape Plan, Sepultura, Symphony X) et, dans leur style, les musiciens connaissent plutôt bien leur affaire. Mais est-ce vraiment innover que de proposer un mélange aseptisé de death métal et de hardcore, fut-il relevé par quelques riffs au groove néo-métal ? Personnellement, j’en doute un peu. Jonathan Davis, le vocaliste de KoRn fait une apparition sur le titre « Witness The Addiction ». Quant à Frank Mullen, de Suffocation, il pose quelques growls bien sentis sur le terrifiant « Smashed ». Les amateurs apprécieront probablement.

S’il suffisait de crier haut et fort que l’on est un groupe novateur pour en être effectivement un, Suicide Silence se tiendrait, comme Sabbath, Maiden et Metallica, sur le podium des formations métalliques les plus influentes de leur génération. Malheureusement pour les Américains, l’autosatisfaction n’est pas un trait de génie. Pas sûr que l’on se souvienne encore dans dix ans de ce suicide silencieux et insipide.

Liste des morceaux (39’15) :

1. Slaves To Substance (3’27)
2. O.C.D. (3’19)
3. Human Violence (3’47)
4. You Only Live Once (3’12)
5. Fuck Everything (4’33)
6. March To The Black Crown (1’30)
7. Witness The Addiction (5’32)
8. Cross-Eyed Catastrophe (3’25)
9. Smashed (3’06)
10. The Only Thing That Sets Us Apart (00)
11. Cancerous Skies (3’14)

Le groupe :

• Mitch Lucker : Chant
• Chris Garza : Guitare Rythmique
• Mark Heylmun : Guitare Lead
• Dan Kennedy : Basse
• Alex Lopez : Batterie

Pays: US
Century Media
Sortie: 2011/07/18