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TEMPEST – Living in fear

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Malgré l’accueil favorable de son premier album « Tempest » fait par le public et les critiques, Allan Holdsworth et Paul Williams quittent Tempest au milieu de 1973, avant même le début des sessions de l’album suivant, « Living in fear ». Tout n’est pas perdu pour Jon Hiseman puisqu’il reçoit l’aide du guitariste Ollie Halsall (ex-Timebox, groupe psychédélique écossais comprenant Mike Patto, et également ex-Patto). Ce magicien de la six-cordes permet à Tempest de faire un carton lors du festival de Reading en août 1973. Il ne se contente pas de faire les bouche-trous puisqu’il écrit plusieurs des chansons qui vont figurer sur « Living in fear » : « Funeral empire », « Yeah, yeah, yeah », « Waiting for a miracle » (qu’il reprendra sur le premier album de son futur groupe Boxer) et « Living in fear ». Le deuxième album de Tempest est donc plus rock, plus direct, moins complexe que le premier. Ollie Halsall y fait des merveilles avec sa guitare tandis que Jon Hiseman et Mark Clarke assurent une rythmique toute en rondeur et en fougue et le trio se partage le chant. L’album est aussi enregistré aux Air Studios un an exactement après le premier et remplit les bacs des disquaires au début de 1974.

La production est assurée par Gerry Bron et l’ingénieur du son n’est autre que Geoff Emerick, qui fit les beaux jours des Beatles. En parlant de Beatles, Tempest reprend « Paperback writer » dans une version qui fait passer les Fab Four pour des polichinelles. Tempest poursuit donc ses pérégrinations dans l’univers du heavy rock, sur les traces de Deep Purple ou Led Zeppelin (« Funeral empire », « Stargazer”). Ollie Halsall fait preuve d’un sens de la composition extraordinaire avec le superbe « Yeah, yeah, yeah ». « Dance to my tune » recrée la frénésie de certains morceaux de Deep Purple tandis que « Waiting for a miracle » surprend tout le monde avec son début folk qui révèle une construction exemplaire de ce morceau, à enseigner dans toutes les écoles de guitare. « Turn around » termine l’album dans un tourbillon fabuleux de guitare et de basse alors que Jon Hiseman démolit sur ses peaux le stock de baguettes qui lui reste encore. Harmonies vocales rugueuses et très claires, continuum mélodique très bien encadré par la section rythmique, fraîcheur du rythme, tout y est pour faire un excellent morceau sans prétention. Cet album est tout à fait recommandable à tous ceux qui aiment Cream ou Hendrix.

Malheureusement, Tempest n’exploitera pas sa réputation prometteuse puisque Jon Hiseman met fin à l’expérience mi-1974 pour reprendre ses travaux avec un nouveau Colosseum II qui comprendra notamment Gary Moore. Ollie Halsall part fonder Boxer avec son vieux copain Mike Patto, Mark Clarke se fait engager un temps dans Uriah Heep et fait un passage éclair dans Rainbow en 1977.

Tout comme le premier album de Tempest, « Living in fear » est désormais disponible en CD par le biais du label Esoteric Recordings, qui fournit deux titres en bonus.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2267
Sortie: 2011/04/25 (réédition, original 1974/04)

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