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TEMPEST – Tempest

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Tempest est un super-groupe de série B créé en pleine période progressive en Angleterre, comprenant des musiciens ayant déjà fait leurs preuves dans des formations des années 60 et du début des années 70. Dans la lignée de combos inspirés de Cream comme les Pink Fairies, Edgar Broughton Band ou Blodwyn Pig, Tempest établit les fondements du rock lourd progressif et complexe. Le fondateur Jon Hiseman vient de chez Colosseum, un des premiers groupes à avoir popularisé le jazz rock en Grande-Bretagne. Ce solide batteur, adepte des polyrythmies complexes et puissantes, a fait ses premières armes chez Graham Bond, Georgie Fame et les Bluesbreakers de John Mayall.

Après la séparation de Colosseum en 1972 et avant sa reformation sous forme de Colosseum II en 1975, John Hiseman lance ce projet Tempest, qui abandonne les voies du jazz pour celles du rock et recrute des musiciens triés sur le volet. Le guitariste Allan Holdsworth est né à Leeds et a officié dans Igginbottom’s Wrench (auteur d’un bon album pour Deram en 1969), puis dans le combo jazz-rock Nucleus (avec Chris Spedding), sans parler d’un passage rapide dans Soft Machine. Le chanteur Paul Williams, aux poumons puissants, est un ancien du circuit blues-rock avec un séjour dans le Zoot Money’s Big Roll Band, John Mayall et Juicy Lucy (qui obtint un hit en 1970 avec la reprise « Who do you love » de Bo Diddley). Quant au bassiste Mark Clarke, il vient également de Colosseum et fera plus tard partie de Uriah Heep.

Le groupe signe sur le label Bronze et sort un premier album en 1973, enregistré aux Air Studios de Londres entre octobre et novembre 1972, avec Jon Hiseman à la production. Ce premier opus développe un hard rock progressif solide, aux chansons bien construites et composées principalement par le trio Hiseman/Holdsworth/Williams (avec un petit coup de main du guitariste Clem Clempson, également ancien de Colosseum). « Gorgon » est une bonne mise en place dont le début calme et éthéré laisse vite la place à une guitare tranchante et à une section rythmique carnassière et pesante. Le riff de « Foyers of fun » n’est pas sans rappeler le « Sunshine of your love » de Cream. « Dark house » laisse la part belle à une guitare dominatrice d’Allan Holdsworth qui occupe le terrain dans les passages durs aussi bien que dans les passages lents. « Brothers » est plus jazz-rock tandis que le début de « Up and on » a un petit côté Mountain. « Grey and black » est plus progressif, dans la veine de Yes, particulièrement les chœurs. Paul Williams retombe dans ses atavismes blues avec « Strangeher » et l’album se termine sur une très tranquille mélodie jazz appelée « Upon tomorrow », écrite par Hiseman et Dave Clempson.

Cet album ne manque pas d’intérêt et la réédition de chez Esoteric Recordings tombe à point pour une redécouverte de cette œuvre qui n’a pas marqué son temps à l’époque mais mérite toutefois le détour.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2266
Sortie: 2011/04/25 (réédition, original 1973/02)

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