HORD – The Wasteland
Quel que soit l’avenir que nous réserve la situation sociale, économique et écologique actuelle, il faut espérer qu’il sera plus réjouissant que la vision apocalyptique dépeinte par Hord dans le cadre de son dernier album. « The Wasteland », qui est la seconde réalisation de cette formation française basée entre Nîmes et Montpellier, est d’ailleurs un peu plus qu’un simple album. C’est un package artistique ‘all inclusive’ comprenant l’histoire conceptuelle sombre et futuriste, le support sonore brutal et atmosphérique adapté et l’imagerie apocalyptique en parfaite concordance avec le thème.
Du point de vue musical, le périple de cette Hord(e) barbare hexagonale s’aventure sur les traces cyber/groove/trash/death/indus de Sybreed, Strapping Young Lad et Fear Factory en s’autorisant quelques détours distordus plus typiques du trip ‘Djent’ de Meshuggah. Des riffs trash modernes débités sur un tempo ultra-véloce, des polyrythmies déroutantes, une alternance de chant death, hardcore et clair, l’intervention ponctuelle de machines, et quelques breaks acoustiques ‘grungy’ permettant de reposer les nerfs mis à vif : bref, le parfait manifeste du petit cyber-trasher-metalcore-progressif moderne. La production, largement à la hauteur des ambitions du groupe, a été concoctée par le batave Jochem Jacobs, guitariste de l’excellent groupe trash/death (djent ?) progressif Textures.
Le concept, nous l’avons mentionné, promet à l’humanité une fin terrible. Il est librement inspiré d’œuvres littéraires et cinématographiques post-apocalyptiques que votre serviteur n’a pas la prétention de connaître sur le bout des doigts. Pour les connaisseurs, les références principales citées par Hord sont « The Wasteland », une oeuvre du poète américain Thomas Stearns Eliot et « The Road », un roman de Cormac McCarthy. Pour faire simple : le héros se réveille dans un hôpital désertique et se rend compte que le monde a beaucoup changé (en mal) pendant son sommeil prolongé (NDR : ambiance « 13 Days Later » ou « The Walking Dead » pour ceux qui préfèrent se faire peur au ciné ou à la télé plutôt qu’en lisant des bouquins). S’ensuit une douloureuse errance dans un monde dévasté où l’humanité décimée meurt à petit feu.
L’imagerie soignée et glauque à souhait du digipack et de son livret est le fruit d’une collaboration avec le réalisateur suédois Jakob Arevärn (NDR : responsable, entre autres, des derniers clips vidéo de Draconian, Tristania et Carnal Forge).
Nous vous mentirions franchement en affirmant que « The Wasteland » est notre album de chevet. Cependant, si vous êtes dans la fleur de l’âge et que vos goûts personnels vous portent vers le métal moderne à tendance cybernétique, il est fort probable que vous éleviez cette galette post-apocalyptique au rang de chef d’œuvre.
Pas encore convaincus ? Il vous est possible de vous faire une opinion personnelle en posant gratuitement une oreille ‘streamée’ sur « The Wasteland », via diverses plateformes de la toile : Facebook, Myspace, Reverbnation ou Bandcamp. Sachez, en outre, que l’acquisition de la version ‘digipack deluxe edition’ de cette œuvre, entièrement autoproduite et autodistribuée par le groupe lui-même, n’entaillera que de 12 petits euros votre argent de poche mensuel, soit même pas le prix de 3 packs de canettes de votre boisson énergisante préférée. À votre place, nous n’hésiterions pas !
Liste des morceaux (50’33) :
- The Waste Land (Part 1) (1’29)
- Unreal City (4’50)
- Subdued Voices (5’24)
- Epidemic (4’17)
- The Watcher (5’00)
- A Heap Of Broken Images (5’28)
- The Burial Of The Dead (2’26)
- Through The Ashes (4’18)
- The Grand Expedition (10’15)
- The Waste Land (Part 2) (7’06)
Le groupe :
- Vincent Barnavol : Batterie, Chœurs, Synthé
- Jonathan Devaux : Chant, Guitare
- Moerty Fooley : Guitare
- Kristen Schwartz : Basse
- Hadrien Tourrenc : Machines
Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2010/11/13