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SPLINN – Becoming Ourselves

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Voilà qui n’est pas vraiment de bon augure : la bio de Splinn mentionne les influences de Silverchair, des Deftones, d’Oceansize, d’A Perfect Circle et d’Alice In Chains. Je l’affirme sans honte, je n’ai absolument aucune affinité avec la musique de ces cinq formations. J’avoue même carrément détester le post-grunge de Silverchair, le nu-métal des Deftones et le prog rock alternatif d’Oceansize. Dans ces conditions, vous comprendrez sans doute qu’avant même de poser une oreille sur la musique de Splinn, je ne suis pas loin d’éprouver cette détestable sensation de ‘spleen’ ; ce mélange de mélancolie et d’ennui profond que décrivait si bien Baudelaire dans sa poésie.

Seulement voilà, notre rédac-chef est intransigeant : un CD reçu, c’est un CD chroniqué. Alors il me faut faire contre mauvaise fortune bon cœur et me lancer dans l’écoute de ce « Becoming Ourselves » que j’imagine déjà ‘Nu Grunge Progressif’. Et là, la surprise est plutôt bonne : Splinn ne sonne pas du tout comme les groupes qui semblent l’avoir inspiré. Sa musique n’est ni grunge, ni nu-métal, ni même progressive.

Splinn est un groupe parisien, formé en 2008 par deux amis d’enfance passionnés de musique : Benjamin SF. (batterie) et Laurent D. (chant/guitare). Après avoir enregistré une démo 4 titres, le duo intègre Romain V. (basse) et, un peu plus tard, Jérémie L. (guitare), deux musiciens ayant étudié à la célèbre Music Academy International (M.A.I.) de Nancy. En 2009, le groupe accède à la finale du tremplin ‘Fallenfest’ et enregistre une seconde démo. L’un des titres de celle-ci est sélectionné par Ouï FM et diffusé dans le cadre de l’émission Ouï Love Myspace. 2009 est aussi l’année de l’enregistrement du premier EP officiel, sous la houlette de François Boutault (Dagoba, The Arrs, Black Bomb A). Début 2010, des contacts pris avec le label indépendant M&O Music jetteront les premières bases d’une collaboration débouchant sur l’enregistrement de « Becoming Ourselves » aux Studios Sainte-Marthe de Paris en compagnie de Guillaume Mauduit (Zuul FX, AqME, T.A.N.K., Face Down).

Chez Splinn, c’est le chant superbe de Laurent D. qui accroche dès la première écoute. Pour votre serviteur, le timbre du Parisien évoque bien plus Ville Valo (HIM), Lauri Ylönen (The Rasmus) ou Mika Tauriainen (Entwine) que Chino Moreno (Deftones) ou Daniel Johns (Silverchair). Mais bon, à chacun ses références. Toujours est-il que la voix est superbe et, ce qui ne gâche rien, l’accent anglais impeccable.

Pour ce qui est de la musique, c’est un peu comme pour le chant. Chacun est libre d’entendre ce qu’il veut bien entendre. Alors que sur la toile, certains de mes collègues chroniqueurs discernent des réminiscences de Chevelle, d’Incubus ou, comme on leur a habilement suggéré, de Silverchair, Deftones et Oceansize, je perçois, quant à moi, entre d’évidentes envolées rock alternatives rappelant A Perfect Circle ou Tool, quelques pointes sombres que l’on pourrait affilier au ‘Love Metal’ de HIM ou même au ‘Métal Gothique’ de Katatonia. Bien placée dans le mix, la basse de Romain V. apporte un côté assez percutant aux compositions mélancoliques du groupe. Deux titres particulièrement réussis : « Euphoria » et « Stranger » sont agrémentés d’instruments à cordes.

Alliant mélodies vocales accrocheuses, guitares éthérées et ambiances tristounettes à quelques envolées métalliques soutenues, « Becoming Ourselves » est, finalement, un excellent album qui s’écoute et se réécoute avec un réel plaisir. Fortement recommandé.

Pays: FR
M&O Music M&O 009
Sortie: 2011/03/28

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